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Metalchroniques
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23 septembre 2005

Opeth : Rêveries intimes...

C’est quelques heures seulement avant l’entrée en scène du groupe à la Loco qu’on a discuté avec le petit dernier de chez Opeth, le claviériste Per Wiberg. Fort de son expérience au sein des Spiritual Beggars, le suédois au look hippy tranquille n’a pourtant pas sa langue dans la poche. Il défend ardemment le nouvel album Ghost Reveries, sur lequel sa patte est clairement identifiable. Entretien avec le claviériste qui a aidé M.Akerfeldt et les siens à franchir un nouveau palier.

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              Metalchroniques : Pour commencer, une petite question de présentation, vu que tu es le dernier membre en date à rejoindre Opeth. Pourrais-tu nous en dire plus sur tes anciens et actuels autres projets ?

              Per : Bien sûr, je suis chez les Spiritual Beggars depuis huit ans maintenant, avant j’ai fait beaucoup de travail en studio surtout en Scandinavie. Je suis en fait un musicien professionnel depuis la fin des années 80.

            Metalchroniques : Tu es donc loin d’être un nouveau venu dans la scène métal scandinave ! 

             Per : Non, pas vraiment !

            Metalchroniques : tu as tourné avec Opeth pour l’album Damnation, as-tu rejoins le groupe naturellement après, comme si tu faisais déjà partie d’Opeth, ou est-ce que chacun est parti de son côté et c’est seulement après qu’Opeth ait commencé à composer Ghost Reveries qu’ils ont repensé à toi ?

              Per : En fait, j’ai continué à jouer sur scène avec eux après la tournée de Damnation. C’était sur la tournée européenne, et ils voulaient jouer quelques chansons de Damnation. Ils m’avaient également demandé si je voulais ajouter des claviers sur les morceaux plus « Heavy ». C’était une sorte d’essai, pour voir comment ça allait sonné. Au début de la tournée, je jouais sur quatre morceaux, et à la fin, je jouais sur tout le set !

            Metalchroniques : donc tu as effectivement ajouté des arrangements claviers sur des vieux morceaux qui n’en comportaient pas. 

          Per : Oui

            Metalchroniques : et donc bien sûr ces chansons sonnent mieux avec les claviers !

            Per : Ah oui, selon moi bien sûr ! (Rire)

            Metalchroniques : avant cette tournée, connaissais-tu Opeth ? Étais-tu un fan de leur musique ? 

            Per : Ouais, j’ai toujours apprécié ce groupe, je connais les musiciens depuis un paquet d’années maintenant. Opeth est un des groupes qui m’a redonné envie d’écouter du metal extrême. Quand j’ai écouté leur premier album, Orchid en 1995, j’en avais un peu marre des groupes metal, et ce depuis les années 1992-1993. Mais eux étaient différents, et vraiment intéressants, j’ai donc continué à suivre leur carrière et à acheter leurs disques. Ensuite on s’est rencontré aux Fredman Studios, à Gothenburg. Ils enregistraient My Arms Your Hearse, alors que j’enregistrais mon premier album avec les Beggars, Mantra III. Et bien sûr, comme à son habitude, Fredman avait réservé les lieux à deux groupes en même temps, ce qui a causé pas mal de problèmes, vu que les deux groupes avaient payé et qu’ils avaient un emploi du temps à respecter pour l’enregistrement !

            Metalchroniques : donc Opeth t’as amené à apprécier le Death Metal.

            Per : Non, pas vraiment, j’étais juste désintéressé par cette scène. Je trouvais simplement que le genre se mordait la queue depuis les années 92/93, beaucoup de groupes sonnaient pareil. Pour moi, le Death Metal c’était Possesed, Repulsion, et tous les groupes anglais comme Napalm et Carcass, c’était un mouvement un peu révolutionnaire, malheureusement, il s’est un peu « commercialisé» par la suite. Mais j’ai toujours aimé ce genre de Metal extrême.

            

            Metalchroniques : Tes parties de claviers sonnent très 70’s, tu dois avoir le même goût que les membres d’Opeth pour les groupes de rock progressifs. 

            Per : Tous les membres d’Opeth sont des fans de musique, ancienne et récente, avec un goût particulier pour le rock des années 60-70, que ce soit le prog, le hard rock ou le metal de cette époque. C’est exactement ce genre de claviers que j’ai toujours joué, avec ce son « vintage » : orgue Hammond, Mellotron. C’est pour cette même raison que M.Akerfeldt a pensé à moi, puisque c’est ce genre de sonorités que le groupe recherchait.

            Metalchroniques : Parlons maintenant de cette tournée, vous avez déjà fait quelques dates, et les fans semblent très enthousiastes, plusieurs dates sont complètes depuis quelques semaines !

            Per : Oui, on est très enthousiaste nous aussi ! C’est fantastique !

            Metalchroniques : Vous ressentez cet enthousiasme sur scène ? 

            Per : Oui, complètement ! C’est très gratifiant ! A nous d’en profiter !

            Metalchroniques : Y a-t-il déjà des nouvelles chansons qui s’annoncent comme des futurs « hit » sur scène ?

            Per : J’espère que les fans apprécient et ressentent le plaisir qu’on ressent à l’interprétation des morceaux. Jusqu’à présent on a seulement joué deux nouvelles chansons sur scène. J’aime les deux, mais personnellement, j’apprécie particulièrement The Grand Conjuration qui a une excellente dynamique. J’espère que c’est aussi un moment entraînant pour le public.

            Metalchroniques : Beaucoup de groupes aiment composer des nouvelles chansons pendant la tournée. Etes-vous ce genre de groupe ? 

           Per : Je ne pense pas qu’Opeth ait déjà composé sur la route. Les tournées et la composition ont toujours été deux moments bien distincts.    

       

            Metalchroniques : La question classique qui s’impose : avez-vous vraiment le temps de profiter de ces tournées pour visiter un peu les nombreuses villes dans lesquelles vous vous rendez ? 

           Per : Oui, parfois. Ca dépend de la manière dont tu gères ton temps. Si tu fais la fête toute la nuit, tu dors toute la journée ! Mais ça dépend vraiment de chacun, si tu as vraiment envie d’aller visiter un lieu, tu peux trouver le temps.

            

            Metalchroniques : M.Akerfeldt est reconnu comme le principal compositeur dans Opeth, ça se passe comment en réalité ? Il arrive avec des chansons entières, ou est-ce qu’il arrive seulement avec des idées de riffs que vous travaillez tous ensemble par la suite ? 

           Per : M.Akerfeldt est le principal compositeur du groupe, il écrit presque tout, musiques et paroles. En générale il compose à la maison, enregistre des démos sur un huit pistes. Parfois il écrit des chansons ou des parties entières, mais ça lui arrive aussi d’arriver avec des idées plus vastes et on jam tous ensemble pour voir ce qu’on peut en tirer. En gros, il écrit presque tout. La différence, c’est que cette fois-ci, on a répété les nouvelles chansons pendant 3 semaines avant l’enregistrement, ce qui ne leur était jamais arriver auparavant. Ça nous a permis d’arriver au studio avec des structures bien définies, on a donc eu le temps de nous concentrer sur les détails.

            Metalchroniques : La session d’enregistrement a donc été moins tendue que celle des albums Deliverance et Damnation

           Per : Oui, beaucoup plus. D’après ce que j’ai entendu, ces sessions étaient horribles. (Petit rire presque malicieux)

            Metalchroniques : Il y a une atmosphère étrange sur Ghost Reveries, une sorte de magie noire, ou voodoo, avec une touche orientale pour couronner le tout. C’est dû au fait que M.Akerfeldt avait en tête un concept pour l’album ? 

            Per : J’espère que les paroles contribuent à l’atmosphère. En fait chaque chanson est comme une petite histoire. J’espère également que les paroles collent à la musique, parce que si tu trouves que l’atmosphère est étrange c’est que quelque chose ne va pas ! (Rire)

            Metalchroniques : (rire) non ! Je voulais simplement souligner le côté presque mystique du tout !

            Per : Il y a aussi quelques chansons presque optimistes ! Comme Atonnement, et certaines parties de Ghost Of Perdition.

            Metalchroniques : Je dis ça aussi par rapport au clip de The Grand Conjuration qui est sombre et étrange.

            Per : Ouais, c’est une vidéo bizarre en effet ! (Rire)

            Metalchroniques : On a vraiment l’impression qu’Opeth a franchi un cap avec cet album. On est passé du groupe Death comportant des passages prog, à un groupe prog comportant des passages extrêmes. 

             Per : Ouais, on peut dire ça, en effet. Mais c’est toujours difficile de définir la scène à laquelle on appartient. Doit-on serrer la main à Morbid Angel ou Dream Theater ?

            Metalchroniques : Tu joues avec 2 groupes, avec chacun un leader charismatique et sûr de la direction qu’il veut donner à son groupe. Y a-t-il des similitudes entre les manières de travailler des 2 Michael ? (En référence à Michael Ammot des Spiritual Beggars)

            Per : Je n’y ai jamais vraiment pensé. Les deux processus sont tellement différents, la musique d’Opeth est plus réfléchie, mais les Beggars ne doivent pas sonner de la sorte ! La musique des Beggars est meilleure quand elle sonne de manière instinctive !

            Metalchroniques : La dernière question est à propos d’une promesse de M.Akerfeldt. Il a parlé dans le DVD L amentations d’un album d’Opeth donnant carrément dans le Black Metal, est-ce toujours d’actualité ? Tu serais alors le premier claviériste à ajouter des sons « vintage » sur un album de black ! 

            Per : Ouais, s’il veut faire du black je serais là pour y contribuer ! En même temps, je considère presque Ghost Reveries comme un album de black, dans son esprit tout du moins !

            Metalchroniques : Ok, Merci et bonne chance pour ce soir ! 

           Per : Merci !

Merci à Laure et à Roadrunner France

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