Down - Paris - Elysée Montmartre - 03.06.2006
Taux de remplissage : Blindé !!
Son : Gras comme il le faut pour Down (guitares un peu trop en retrait ceci-dit).
Lights : Beaucoup de rouge et de couleurs chaudes utilisées à bon escient.
Ambiance : Grandiose, dévouée, en communion avec le groupe.
Moment fort : Tout le concert !!
Setlist :
01.Lysergik Funeral Procession
02.Lifer
03.Losing All
04.Rehab
05.Hail The Leaf
06.Ghosts Along The Mississippi
07.Learn
From This Mistake
08.New Orleans Is A Dying Whore
09.Temptation's Wings
10.Lies, I Don't Know What They Say But...
11.Underneath Everything
12.There's Something On My Side
13.Eyes Of The South
1er rappel : 14.Jail
2eme rappel : 15.Stone The Crow
3eme rappel : 16.Bury Me In Smoke
Durée approximative : 1h45
Il
aura fallu attendre plus de dix ans pour avoir enfin l’honneur
d’accueillir nos cousins du bayou en terre française. Oui, oui,
cousins… car bien qu’ils ne soient en aucun cas cajuns, les membres de
Down ont donné l’impression, en ce samedi 3 juin, de jouer à la
maison, presque en famille. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance
sachant que cette date a été bookée presque au dernier moment et que
l’événement a bien failli ne jamais avoir lieu tant il fut difficile de
trouver un organisateur ayant les « reins assez solides » pour assumer
l’organisation du show en grandes pompes.
Et après coup, on ne
peut que se réjouir de l’ajout de cette date parisienne qui a, sans nul
doute, marqué les esprits de tous ceux qui ont eu la chance de s’y
rendre.
Retour sur les faits :
Alors
que l’Elysée Montmartre se remplit petit à petit, la première partie
fait son entrée… sous la forme d’un rétroprojecteur qui diffuse une
vidéo sur un écran ! Pendant environ 40mn vont alors se succéder des
clips de Metallica, Black Sabbath, Kiss, Led Zeppelin, Slayer et
consorts. La crème de la crème en somme, le tout agrémenté de quelques
scènes totalement stupides, dignes des meilleurs moments des Vulgar
Videos et autres méfaits audiovisuels de Pantera. Cerise sur le gâteau
: le clip de « Stone the Crow », reprise en chœur par l’assemblée...
élément annonciateur de la suite des événements ! Bien plus efficace
qu’un quelconque groupe lambda en guise d’apéritif en tout cas !
Soudainement
l’écran se relève et la salle se retrouve plongée dans le noir. Le
groupe entre sur scène sous les acclamations du public qui ne cessera,
pendant l’intégralité du concert, de manifester son enthousiasme en
hurlant, en chantant, en applaudissant à tout rompre et en utilisant
toute la palette du parfait petit fan pour que l’ambiance ne redescende
jamais d’un cran.
«Lysergik Funeral Procession » ouvre le bal
et déchaîne les premiers rangs d’emblée. Down mise sur une entrée en
matière placée sous le signe de l’énergie puisque suivront « Losing All
» et « Lifer » (dédicacée à Dimebag Darrel, ce qui entraînera un
hommage sobre mais vibrant de la part du public sous la forme d’un «
Dimebag ! Dimebag ! » scandé à l’unisson par la totalité de la salle).
Ces trois premiers titres passés, le ton est définitivement donné : les
refrains sont repris à tue-tête par une foule qui lorsqu’elle ne chante
pas, se déchaîne littéralement, pas toujours de façon cohérente mais
avec un enthousiasme tellement débordant que le temps d’un soir, les
amateurs de pogos se réconcilièrent avec les jumpers ou ceux qui
préfèrent le headbanging bière à la main…
Et
l’ambiance de feu qui règne dans la salle va vite déteindre sur le
groupe, visiblement très touché par cet accueil, en toute sincérité.
Même de la part de Phil. Car n’oublions pas que cette date n’est pas
marquante du seul fait qu’il s’agisse de la première de Down en France
mais qu’elle signifie aussi le retour d’une figure emblématique et
contestée du monde du metal pour la première fois à Paris depuis 2000…
alors quid du cas Anselmo ? Toujours aussi charismatique, le bonhomme
n’a rien perdu de son bagout mais semble plus sobre qu’autrefois,
l’adjectif s’appliquant tant à ses discours qu’à son état physique
général. Moins bourré et défoncé (du moins en apparence) qu’auparavant,
le frontman assure ses parties vocales avec beaucoup plus de précision
que lors des derniers passages de Pantera au Zénith. Un seul speech
pompeux et prétentieux à la fin du set (record !), le reste alternant
entre déclarations démagogiques de rigueur et remerciements visiblement
sincères, Philou se bonifierait-il avec le temps comme le bourbon ?
Espérons que le second concert français de Down arrive vite pour
confirmer cette thèse et revenons à nos moutons.
Les titres des deux
albums s’enchaînent à merveille. La set-list est parfaitement étudiée,
les ambiances lourdes et pesantes succèdent à celles plus énergiques
voir violentes, quelques moments plus bluesy apportant un peu de répit
(« Lies », « Learn From This Mistake »… chantées avec énormément de
feeling et de justesse contrairement à tout ce que nous étions en
mesure de redouter).
Quelques moments amusants ou émouvants à signaler
aussi : Phil embrassant un t-shirt Pantera jeté par un fan, se passant
à la taille un drapeau sudiste offert par le public, le groupe
interloqué par un autre étendard à l’effigie de la mousse Kriek cette
fois, probablement balancé par un des nombreux spectateurs belges ayant
fait le déplacement et enfin le public qui entonne des chants de
supporters comme on en entend au Parc des Princes, mettant ainsi dans
l’embarras Kirk et Pepper, incapables de retrouver la mélodie à la
guitare malgré de nombreuses tentatives infructueuses. Mention spéciale
à Kirk d’ailleurs, véritable bouc émissaire de Phil qui ne cesse de lui
tirer la barbe ou lui faire faire d’improbables grimaces aux moments
les plus impromptus… rien à battre comme dirait l’autre, pas un seul
pain de guitare à son actif malgré cette acharnement si amusant à
contempler.
Toute bonne chose ayant une fin, le groupe se retire
au bout d’environ 1h15 de musique et de délires en tous genre mais Phil
ne laisse planer aucun suspense quant à la suite de la soirée : « si
vous en voulez encore, vous savez ce qu’il vous reste à faire ! ». Pas
besoin de se faire prier comme il l’avait lui-même relevé par ailleurs,
le public anticipe tous les désirs de monseigneur ce soir et c’est
parti pour quelques minutes de bordel pour les convaincre, s’il en
était vraiment besoin, de revenir.
« Jail » en guise de premier
rappel, petit privilège pour les européens. Un moment de magie et de
douceur dans ce monde brutes. Plus d’un cône a dû s’allumer à ce moment
là. Le petit jeu du chat et de la souris recommence et cette fois c’est
l’hymne « Stone the Crow » qui nous est servi, et même les lignes de
guitares seront chantées par la foule ! Allez, une dernière pour la
route, inévitable, « Bury me in Smoke », arrêtée au bout de quelques
secondes sur demande de Phil qui voit les premiers rangs se disloquer
en un pit gigantesque. Mais son intervention n’a pas pour but d’apaiser
les esprits, bien au contraire, elle vise à propager le pogo jusqu’au
fond de la salle.
C’est donc sur le final pachydermique de « Bury me in Smoke » que les 5 quittent la scène petit à petit et définitivement, Pepper et Kirk laissant leurs guitares aux roadies qui s’amuseront quelques instants sur la fin de la chanson pour notre plus grand plaisir.
Tout simplement un énorme concert de metal, un évènement exceptionnel à plus d’un titre, un souvenir inoubliable. Merci !
Le reste des photos bientôt en ligne ! (Merci à TF Eliz et Guigro!)
Site officiel : http://www.down-nola.com
Rano