Opeth + Amplifier - La Laiterie de Strasbourg (14/12/06)
Taux de remplissage : La laiterie pleine comme un oeuf
Son : Puissant et clair
Lights : Excellent
Ambiance : variée et maîtrisée
Dire
qu’Amplifier ont tout à prouver ce soir devant des
strasbourgeois qui attendent fermement Opeth relève carrément
de l’euphémisme. En effet, ces anglais (de Manchester
précisément) suivent Opeth pendant cette tournée
dans l’espoir de faire découvrir leur rock plus que
particulier à un public qui se veut plutôt ouvert. Ne
manquant pas de talent et de prestance, mais mis à mal par un
son assez moyen, le groupe va s’efforcer de séduire un
public un peu surpris en cinq titres et quarante minutes environ. Le
groupe a misé sur ses titres phares et très accessibles
comme « Motorhea » ou « O'Fortuna »
tout en ne mettant aucunement de côté ses délires
live, ses jeux sur les effets, et autres mini jams improvisés
en plein titre. Les musiciens s’en donnent à cœur joie sur
une musique pourtant beaucoup plus calme que ce que le public d’Opeth
s’attendait à entendre, ce qui n’en empêche pas
certains de se lancer dans le délire sans attendre, rapidement
suivis par un public qui se voudra au final plutôt
enthousiaste. On se laisse porter par les riffs hypnotisants et un
peu psychés sur les bords, et le groupe repart finalement
ravi, laissant derrière lui un public toujours aussi surpris
mais en partie acquis.
Necro a beau avoir aimé
Amplifier (et il n'est pas le seul), il faut bien avouer que c'est
bien cette première d'Opeth à Strasbourg qui a rempli
la Laiterie. Le groupe n'en finit plus de tourner pour promouvoir son
dernier bébé, Ghost Reveries, et tout le monde s'attend
à une claque certes prévisible mais une claque quand
même. Et Opeth va donner exactement ce qu'on attend de lui. Le
groupe a toujours misé sur cette dualité méchant/gentil
(façon très simpliste de voir les choses, je vous
l'accorde), et sur scène, c'est le même combat. Quand
Opeth fait du death metal, il écrase tout. Quand Opeth est
calme et mélancolique, on pleure et on a la chair de poule.
Alors d'accord, quand on a vu Opeth une fois, on n'est plus surpris,
mais pour un novice, Opeth est une révélation. La
puissance dégagée par les suédois sur scène
est incroyable. Les riffs mortels sont d'une lourdeur terrible, et la
voix aggressive d'Akerfeldt fait froid dans le dos. Dans les moments
calmes, le groupe est gracieux, lumineux, précis et d'une
finesse remarquable. Les musiciens font montre d'une grosse présence
scénique, ils sont « classes » et
M.Akerfeldt a définitivment acquis une aura et un charisme
nouveau sur scène. Il a le public dans la main, et il a juste
à lever celle-ci pour déclencher une émeute. Il
en rajoute parfois avec des blagues entre chaque morceau, mais il est
heureux d'être là, et c'est tant mieux. Le frontman a
d'ailleurs des faux airs d'un certain Dave Mustaine. Bah ouais, on
entendait à peine la guitare du père Lindgren !
L'autre personnge aui prend de plus en
plus d'importance au sein du groupe est sans conteste le claviériste
Per Wiberg. Qui en ajoutant ses claviers sur les anciens titres leurs
a fait prendre une nouvelle dimension. Comment se fait-il qu'il
rejoigne le groupe si tard ??
Il faut noter les progrès du
nouveau batteur Axe, qui en fait toujours un peu trop sur les
passages calmes (« Windowpane ») mais qui a
parfaitement interprété le set. Quant au bassiste Mendez, il
n'a pas changé. Il joue divinement bien, avec un groove
imparable et semble sur une autre planète. Chouette, Opeth est
en forme.
Sur le plan technique, c'est quasiment
irréprochable. Bon, la set list est exactement la même
que celle de Paris quelques jours plus tôt. Mais pour les
strasbourgeois, ça ne change rien. Le groupe a axé son
set sur les excellents extraits de Ghost Reveries, ouvrant son set
par le terrifiant « Ghos Of Perdition ».
« When », « Face Of Melinda »
et « Bleak » sont également de la
partie. Ce dernier étant un favori des fans. La surprise de
cette tournée est « the Night And the Silent
Water ». Akerfeldt se défend d'ailleurs de s'être
inspiré de My Dying Bride. Mais bien sûr.
Bref, quand Opeth a quitté la
scène après un Deliverance monumental, tout le monde
avait le sourire aux lèvres. Et même si certains blasés
n'étaient pas si enthousiastes: ayant déjà vu
des concerts d'Opeth cette année. Une rapide réflexion
leur a permis de remettre les pieds sur terre : un concert d'Opeth,
c'est un grand, grand moment de musique.
Necro & Yath