Ce jeune groupe parisien a fait un max de bruit avec une
première démo bien sonnée et un premier album imposant leur musique sur la
scène française. Remontés à bloc, ils défendent maintenant un second album dont
leur chanteur Nico nous a un peu parlé.
Metalchroniques – Il s’est passé beaucoup de choses pour
vous depuis votre premier album, tu peux m’en parler ?
Nico – Oui, c’est sûr qu’il s’est passé pas mal de trucs
avec une grosse tournée suivie de plusieurs mois de création pour ce nouvel
album…
- Et tout cela vous a apporté quoi ?
- Des remises en question, un peu obligatoires, mais aussi
beaucoup de plaisir, ce qui a débouché sur une forte volonté de continuer et
d’assurer avec notre nouvel album ! On veut faire tout en encore plus
grand maintenant !
- Tourner encore plus ? Pourtant ce que vous avez fait
en 2006 est déjà pas mal !
- Oui, mais là on va essayer de se trouver encore plus de
temps. On a déjà prévu pas mal de temps, et après il nous faut encore séduire
d’autres promoteurs et continuer de se balader sur la route ! On trouvera
le temps de le faire !
- Malgré votre boulot ?
- Il faut savoir faire des sacrifices, c’est clair qu’on
essaie tous de bosser à côté mais la musique est notre passion et s’il faut
faire des sacrifices pour continuer on les fera ! On est en France et
l’assedic n’est pas là pour rien ! (rire)
- Sinon, la pression n’était pas trop forte pour réaliser ce
nouvel album ?
-On l’a mise nous-même ! Il nous fallait une certaine
pression pour arriver à évoluer et à s’améliorer, on ne s’est pas trop laissé
respirer avec pas mal de répètes qui étaient nécessaires pour conserver et
améliorer une bonne osmose dans le groupe. Ça nous a aussi permis de retrouver
un vrai plaisir pour jouer…
- Et la composition s’est passée comment par rapport à
l’album précédent ?
- C’est surtout les gratteux qui bossaient les bases entre
eux et ensuite on a fait énormément de répètes pour travailler les
arrangements… On était quand même à un rythme d’environ dix heures par semaines !
- Carrément ! Effectivement, vous n’avez pas
chômé !
- Il fallait bien ! On a rien sans rien…
- Et l’enregistrement ?
- On a passé un mois dans le studio, comme pour l’album
précédent. Notre producteur nous a bien aidé à travailler dans le bon sens, en
épurant les parties pour aérer le son et garder le groove. On a parfois
tendance à vouloir mettre trop de trucs et le son en sort perdant, là on s’est
un peu calmé et ça permet de mieux mettre les compos en avant !
- Satisfaits de votre son ?
- Ouais ! Il est plus live qu’avant, ça nous plaît
bien !
- Quelles sont les principales évolutions qu’a connu le
groupe depuis votre fameuse première démo Condition Humaine ?
- Les compos sont plus senties et on arrive mieux à aller
directement au but. De mon point de vue, les paroles sont aussi beaucoup plus
homogènes. J’ai fait un gros travail dessus ce coup-ci, on diffuse des
sentiments plus contrôlés… Qui sont ici plutôt violents…
- Justement, quels sont les sujets que tu aborde dans cet
album ?
- On insiste beaucoup sur le fait que les gens se
concentrent sur nos paroles qui sont importantes pour nous. On remercie nos
proches à travers ces paroles et on continue de défendre nos valeurs. On parle
des bons et mauvais côtés des personnes, de thèmes personnels comme les limites
finales de l’adolescence qu’on a atteint mais on parle aussi des pêchés
capitaux… Ce sont des sujets plus graves et tristes, mais j’avais besoin d’en
parler…
- Histoire d’extérioriser un peu de haine pour mieux
repartir ?
- Oui, c’est ça… J’ai lâché tout ce que j’avais sur le cœur
et ça m’a beaucoup soulagé. Les autres mecs m’ont laissé beaucoup de libertés
pendant l’écriture et ça m’a fait du bien qu’il me fasse confiance. Je vais
maintenant pouvoir repartir sur des sujets plus joyeux…
- Beaucoup de groupes passent par une phase comme ça pour
ensuite mieux repartir…
- Oui, mais le plus important est de réussir à se sortir de
tous ces sentiments négatifs… Pour moi c’est bon, c’est fait…
- Je voulais aussi te parler de la magnifique pochette que
vous avez choisie pour l’album…
- Ouais elle est vraiment trop classe !
- Tu peux m’en parler un peu ?
- C’est un mec qui s’appelle Galeron qui a fait ça pour
nous. Il bosse pour Diabolik à la base, mais on lui a fait découvrir notre
travail et il a décidé de nous aider. Il n’a pas l’habitude de bosser dans le
hardcore, mais il s’en est trop bien sorti ! Il nous a proposé plusieurs
designs et celui-ci a été un vrai coup de cœur… On ne pourra jamais assez le
remercier pour son travail fantastique, surtout qu’il a aussi fait tout le
design intérieur !
- C’est clair qu’elle est magnifique…
- Oui, ça fera de super posters !
- Carrément ! Sinon je voulais te parler d’un autre
sujet… Vu que vous êtes plus ou moins proches de la scène metalcore, je me
demandais ce que tu penses des problèmes que rencontrent les groupes français
pour s’imposer.
- C’est clair que la scène française est bien bloquée à ce niveau ! Plein
de bons groupes n’arrivent pas à percer et c’est vraiment dommage. Il est en
plus dur de trouver des concerts vu que les gros groupes rock refusent de
s’afficher avec des groupes de metal. Mais si nous arrivons à remporter du
succès nous ferons tout pour changer la donne, et nous nous emploierons à
mettre cette scène en avant !
- Vous allez donc continuer sur de nombreux concerts, vous
pensez à l’étranger ?
- Tu sais, les organisateurs sont encore frileux, et comme
je te l’ai dit notre priorité est de trouver le plus de temps possible pour
notre promo en France, on verra donc l’étranger l’année prochaine, quand on
aura plus de temps pour nous… Surtout que le chant français n’est pas là pour
nous aider…
- Et vos tournées en France, on peut s’attendre à
quoi ?
- À un show brut de décoffrage, puissant… Après chaque
concert est différent… Le seul truc est qu’on compte garder la recette déjà
imposée, et faire en sorte que le public ne s’ennuie pas ! Après on en est
pas encore aux chorégraphies…
- Ah non ? Vous devriez !
- (rire) Ouais on verra, on répètera des nouvelles chorées dans
le van avant de monter sur scène !
- Et sinon tu as un dernier mot pour les fans et les
lecteurs ?
- C’est pour Metalchroniques, c’est ça ?
- Exact…
- Alors faites gaffe, les groupes de hardcore arrivent en
force ! (rire)