Hatesphere - entretien avec Jacob (hurlements variés)
"Nous ne sommes pas là pour sauver le monde"
4 albums, 2 Eps, dans un laps de temps
assez réduit, comment expliquer cet acharnement à répandre l'enfer
musical à travers le monde de la part de Hatesphere ?
Jacob
: hé hé,
c'est assez simple. Nous aimons jouer notre musique et nous n'aimons
pas rester à ne rien faire, alors quitte à être occupés autant nous
amuser à composer pour Hatesphere. Alors, d'une certaine façon, ce
n'est pas un problème pour nous d'avoir enregistré autant de disques en
si peu de temps, comme nous les avons réalisés sans pression et en
ayant du bon temps cela se ressent sur les disques, ils n'ont rien de
faiblard.
Et tu ne crains pas que le groupe ne soit pas toujours créatif ?
J
: Je pense que nous travaillons mieux dans une situation de stress en
ayant une date limite, tout ce genre de choses. Et puis nous en avons
pris l'habitude au fil des années, au point que nous ne nous posons pas
la question, au niveau des compos cela vient tout seul maintenant, et
nous n'avons pas connu de panne à ce jour. Le dernier album est
d'ailleurs le plus brutal et le plus intense que nous ayons fait à ce
jour dans un délai assez court, mais comme nous sommes plus
expérimentés, cela n'a pas posé de problème.
Qu'y a t-il de différent avec "Ballet Of The Brute" ?
J
: Les deux ont en commun l'intensité et le son de Hatesphere, mais ils
sont aussi différents au niveau de la composition. J'apprécie les deux
albums, l'atmosphère et la production du précédent étaient différentes
aussi. C'est toujours nous, mais tu sais c'est difficile à
expliquer, c'est Hatesphere qui pousse les limites en fait.
Le tempo est moins souvent rapide dans le nouvel album ?
J
: Oui, mais dans "Ballet Of The Brute" tu avais déjà des variations de
temps de ce genre. Elles sont peut être plus faciles à distinguer dans
le nouveau, bon en fait je ne sais pas ! (rires). C'est dur d'expliquer
tu sais...
Vous avez beaucoup tourné ces dernières années, tu gardes quels souvenirs de tout cela ?
J
: Hé bien pour moi cela représente pas mal de bon souvenirs, nous nous
sommes bien amusés, toutes les fêtes, avec l'alcool qui coulait à flot,
pas mal de bons concerts. Je me souviens de la tournée en Angleterre,
ou nous avons eu des problèmes, nous avions un van et nous avons été
arrêté par la police, qui nous a sorti du van à 3 kilomètres de Londres
au milieu de nulle part et nous avons du nous débrouiller avec le
matériel et le merchandising pour trouver notre chemin et
rejoindre la ville. Nous avons pu trouver un bus et un train, et nous
avons réussi à arriver à temps pour le concert... Plus jamais ça !
Vous n'étiez pas un peu stressés en
tournée avec Morbid Angel, étant donné que le public ne venait que pour
eux, cela ne davait pas être facile tous les jours ?
J : C'est vrai,
mais au final il n'y a que quelques concerts qui ont vraiment été
difficiles pour nous, nous avons eu aussi de bonnes surprises. Bon,
Morbid Angel avait l'habitude de ne prendre en première partie que des
groupes de death metal, pas vraiment ma tasse de thé à vrai dire. Je
pense qu'on a pu faire connaître Hatesphere, et comme je te le disait
dans l'ensemble nous ne l'avons pas regretté. C'était plus facile avec
Kreator, en dépit du fait que nous étions les premiers sur l'affiche,
et parfois nous étions un peu trop tôt sur scène devant pas grand
monde. Mais là aussi le plus souvent nous avons joué devant pas mal de
monde et cela nous a bien aidé.
De Scarlet Records à SPV, l'écart doit être important entre ces deux labels en termes de promotion notamment...
J
: Tout est plus important, nous avons eu du bon temps avec Scarlet
records, les gens de ce label ont fait ce qu'ils ont pu avec leurs
moyens, mais là c'est une autre échelle, sur le plan de la promotion
c'est beaucoup plus facile pour nous. Et SPV est a fond derrière nous
et nous soutient vraiment, nous en sommes vraiment heureux. Et puis
nous sommes plus exposés, nous sommes le seul groupe chez SPV a jouer
ce style de musique. C'est aussi ce qui a motivé notre choix, nous
aurions pu aller chez Century Media ou Nuclear Blast mais nous
n'aurions sans doute pas eu la même promotion.
Il y a eu pas mal de comparaisons entre
vous et le Soilwork des débuts, voire Entombed, vous avez le sentiment
d'affiner votre propre style au fil des années ?
J : Tu sais nous
essayons de jouer notre propre musique, de faire quelque chose que
personne n'a encore fait, mais évidemment nous sommes parfois inspirés
par d'autres groupes, cela dit notre but c'est de faire quelque chose
qui soit à 100 % Hatesphere.
Que signifie "The Sickness Within"
J
: C'est à toi et aux auditeurs de se faire une idée, tu sais les textes
sont un peu clichés, boire, tuer, tout ça... des textes de malades pour
une musique de malades en fait (rires). Le metal n'est pas
philosophique chez Hatesphere, nous on s'amuse c'est tout ! On parle de
sujets typiques dans le metal, on ne pense pas à sauver le monde, on
pense à la musique et à la bière !
La scène danoise est très variée et assez exposée ces derniers temps
J
: Cela se passe assez bien pour la scène danoise, c'est du à de bons
contrats et au fait que les groupes sont bons, Mnemic, Raunchy,
Illdisposed, Exmortem et Mercenary... La bonne chose pour ce qui nous
concerne c'est que chaque groupe possède son propre style, chacun sonne
différement. Et puis les groupes ne jouent plus à courir après les
groupes suédois, à les imiter... et c'est vraiment une bonne chose.
Vous allez revenir deux fois à Paris, le 20 octobre et le 6 décembre...
J
: Oui, et c'est une bonne chose d'être de retour en France, et j'espère
que nous reviendrons l'année prochaine pour une dizaine de concerts
l'année prochaine dans d'autres villes que Paris. La France est un
grand pays, il y a un public, et pas mal de bons groupes, comme Gojira,
Dagoba, Eyeless ou Massacra.
Pour terminer, tu
peux nous parler ton travail de producteur, tu as l'air de t'impliquer
de plus en plus de ce côté là ? Est ce que c'est Tommy Hansen qui t'a
poussé à poursuivre dans cette voie ?
J : Je viens
juste d'achever mon propre studio et j'ai un boulot à venir avec
Purified In Blood, un groupe de metalcore un peu sauvage et straigth
edge, j'ai enregistré End Of Days, un groupe très cool. Tommy Hansen ne
m'a pas vraiment poussé, j'avais déjà) bossé la production il y a pas
mal de temps en studio de répétition pour des démos, et comme je
trouvais ça intéressant et amusant, après avoir arrêté pendant un
temps, je m'y suis remis pour Hatesphere et Barcode, et puis Tue
Madsen, qui a enregistré Mnemic m'a proposé de bosser avec lui, et
maintenant j'ai de l'occupation supplémentaire et c'est passé d'un
passe temps à un vrai travail, je vais devenir riche !!! (rires).
Site internet : http://hatesphere.com/