Gorefest - La muerte [Nuclear Blast 2005]

Tracklisting: 1. For the masses 2. When the dead walk the earth 3. You could mae me kill 4. Malicious intent 5. Rogue state 6. The call 7. Of death and chaos 8. Exorcism 9. Man to fall 10. The new gods 11. ‘till fingers bleed 12. La muerte

Reformation de Gorefest? Huh? La première idée qui vient en tête, c’est qu’au vu de la pléthore de reformations actuelles, plus ou moins judicieuses, on n’avait pas forcément besoin de celle là. C’est vrai que c’est assez étonnant ce qu’on peut entendre quand on prononce le nom « Gorefest » en société métalleuse. Essayez, vous verrez : entre ceux qui vénèrent les premiers albums du Fest mais qui s’en sont totalement désintéressé à partir de Soul Survivor, ceux qui au contraire ne jurent que par le côté plus stoner du groupe, plus rares sont ceux qui apprécient autant Chapter 13 que False.

J’avoue avoir été plutôt dans l’expectative au moment d’insérer le CD dans ma platine, la pochette au goût 80’s et pas vraiment fignolée n’incitant pas à se jeter sur l’album comme la vérole sur le bas-clergé breton. Pourtant, après quelques écoutes attentives, une idée s’impose très rapidement : Gorefest a diablement mûri pendant ces six années de break. On retrouve indubitablement le côté death de False qui a placé le groupe sur les devants de la scène metal en 93, Jan-Chris est en voix et a totalement abandonné un chant clair qui ne lui convenait pas. Exit aussi les breaks trop rock’n’roll, même si on retrouve un côté mélodique qui agrémente le tout d’une façon assez surprenante, et un mid-tempo un peu boosté par rapport aux précédents albums. Attention, hein, Gorefest n’a pas réinventé Gorefest, les personnes qui n’aimaient pas d’avance ne vont pas avoir de révélation avec La Muerte, entendons nous bien, l’album est constitué au trois quart de mid-tempo bien gras.

Les autres par contre auront comme une impression d’aboutissement, un peu comme si Gorefest c’était endormi avec des idées plein la tête et qu’une bonne nuit de sommeil les avait mise en ordre. Bon, 6 ans de sommeil c’est pas mal me direz vous, mais le résultat en vaut vraiment la peine, et ça s’entend dès le premier titre, « For the masses », un des meilleurs de l’albums, voire même de toute la carrière de Gorefest. Riffs accrocheurs, breaks bien placés, voix rocailleuse à souhait, une section rythmique parfaite… On retrouvera ces ingrédients sur la majeure partie de l’album sans éprouver de lassitude, agrémentés qu’il sont par de superbes solos [When the dead walk the earth, You could make me kill, Of death and chaos, Rogue state parmi d’autres] des effets vocaux [Rogue state] des refrains entêtants [You could make me kill]. On trouve des titres un peu plus up-tempo comme « Malicious intent », et un grandiose instrumental de dix minutes [La muerte] vient conclure le tout. Le mixage, réalisé par Tue Madsen [The Haunted, Aborted, Born from Pain, etc], est de loin supérieur à ce à quoi le groupe nous avait habitué auparavant, ce qui bien évidemment ne gâte rien. 

Le milieu de l’album est peut être légèrement moins percutant, mais dans l’ensemble La Muerte permet d’apprécier pendant plus de 60 minutes le retour du Fest. Et franchement ? Ça serait dommage ne pas en profiter pleinement…

[08/10] Myrdhemingala

http://www.gorefest.nl/