Trivium - Entretien avec Corey Beaulieu
Ascendancy, le second album de Trivium nous avait asséné une sacrée claque de thrash bien moderne que l’on s’était vite empressés de qualifier de Metalcore (même si la vérité n’était pas loin). Pourtant, la prestation française du groupe à Paris lors de la tournée Roadrage nous avait laissé un arrière-goût désagréable d’inachevé, comme si Trivium ne savait se distinguer de ses comparses que par l’entremise de ses albums studio. C’était sans compter l’été passé à écumer les planches en compagnie de la Ozzfest qui nous ramène aujourd’hui en première partie d’Arch Enemy un Trivium conquérant et sûr de son fait. Entretien avec le guitariste Corey Beaulieu autour d’un bon vieux café et d’un coca.
Metalchroniques :
Bon, parlons un peu de la tournée. Vous rentrez de la Ozzfest et
maintenant, vous attaquez l’Europe en première partie de Arch Enemy.
Corey Beaulieu
: Effectivement, nous avons participé à la Ozzfest et c’était énorme.
Nous avons rencontré des groupes géniaux comme Arch Enemy, mais
également Soilwork. Trois jours après a fin de la Ozzfest, nous sommes
partis en Grande Bretagne pour donner une vingtaine de concerts en tête
d’affiche et c’était énorme aussi. Là, nous venons de rejoindre Arch
Enemy à Paris et nous allons sillonner l’Europe avec eux.
Metalchroniques : Comment expliques-tu les excellentes réactions à votre encontre en Grande-Bretagne ?
Corey Beaulieu
: C’est vrai que nous avons rencontré du succès dans ce pays plus vite
que n’importe où ailleurs. Mais je ne sais pas pourquoi. Peut-être
qu’ils ont trouvé dans notre musique quelque chose qui leur manquait
jusqu’à présent ! Et puis en Grande-Bretagne, les fans sont toujours à
la recherche de nouveaux groupes et se tiennent donc informés par le
biais des magazines. C’est génial de jouer là-bas car les gamins
deviennent complètement dingues dès que nous posons les pieds sur la
scène (rires). Nous espérons vraiment qu’il en soit de même dans tous
les autres pays, mais nous prendrons notre temps pour arriver.
Metalchroniques
: Vous venez de faire la couverture de Metal Hammer en Angleterre. Quel
effet ça vous fait ? Vous pensez que ça peut vous ouvrir les portes des
autres pays Européens ?
Corey Beaulieu
: Je ne sais pas. C’est la cinquième couverture que nous faisons avec
Metal Hammer et nous avons également fait celle de Kerrang. Mais c’est
sûr que ça nous aide vraiment à nous faire connaître, à faire connaître
notre nom, mais aussi notre musique puisque nous avons des titres sur
leurs samplers.
Metalchroniques :
Depuis vos débuts ; vous avez été assimilés au Metalcore. Maintenant,
tout du moins en Angleterre ou aux États-Unis, tu penses que vous êtes
reconnus pour votre propre son ?
Corey Beaulieu
: C’est vrai que nous avons vite été mis dans le panier du Metalcore
car nous venons des États-Unis mais nous sommes un groupe de metal,
rien de plus. Nous n’avons pas de racines hardcore. Mais lorsque les
gens apprendront à nous connaître, ils verront que nous sommes un pur
groupe de metal. C’est aussi pourquoi nous tournons avec Arch Enemy.
Nous avons des solos dans nos morceaux, des riffs thrash. Notre
prochain album va prouver que nous sommes metal (rires).
Metalchroniques : Et à ton avis, quelles sont les différences entre les fans de Trivium et ceux d’Arch Enemy par exemple ?
Corey Beaulieu
: Nous verrons bien ce soir. Nos fans en Angleterre par exemple sont
assez jeunes…et nous aussi d’ailleurs (rires). La fan base d’Arch Enemy
est un peu plus âgée que la nôtre. Mais ce qui est intéressant pour
nous est que les fans d’Arch Enemy sont de vrais metalleux, des purs et
je pense qu’on peut les séduire avec notre musique. Nous sommes
vraiment impatients de nous y frotter.
Metalchroniques
: Paris est la première date de cette tournée Européenne. Même si vous
rentrez de la Ozzfest et que vous avez effectué cette tournée en
Angleterre, comment vous sentez-vous à l’entame de ce périple européen ?
Corey Beaulieu
: Je suis assez excité. Comme tu l’as dit, nous revenons d’une tournée
en tête d’affiche et tourner en tant que première partie va être très
différent, mais également très excitant. Lorsque tu tournes en tête
d’affiche, les gens viennent vraiment pour toi alors qu’en première
partie, tu dois convaincre un public qui n’est pas forcément là pour
t’écouter. Même pour nous ouvrir pour un autre groupe nous apporte un
peu de fraîcheur car nous voyons de nouvelles têtes dans le public et
nous nous donnons à 200 % pour gagner de nouveaux fans.
Metalchroniques : Et tu te souviens de votre dernier concert à Paris, à la Boule Noire ?
Corey Beaulieu
: C’était…cool (rire gêné). Mais cette tournée était assez différente
car nous tournions pour le Roadrage, les infrastructures n’étaient pas
les mêmes. Avec Arch Enemy, nous allons jouer de plus devant beaucoup
plus de monde, ce qui change tout de même pas mal de choses.
Metalchroniques : Franchement, vous n’étiez pas frustrés de jouer devant si peu de personnes ?
Corey Beaulieu
: Toujours un peu, mais nous comprenons aussi que c’était la première
fois que nous venions jouer en France et nous n’étions pas alors
forcément très connus. Mais nous sommes toujours dans un processus de
gain de fan. Nous construisons notre réputation petit à petit. Et puis
même s’il y avait peu de monde, ces personnes ont fait l’effort de
venir nous voir et nous nous devions malgré tout de donner un bon
concert pour les remercier. Et puis de cette façon, ces personnes vont
conseiller à leurs amis de venir nous voir et c’est comme ça que nous
allons nous constituer une fan base ici.
Metalchroniques
: Tu portes un T-shirt Iron Maiden et tu disais que les fans en
Angleterre étaient assez jeunes. Crois-tu que ces fans, qui ont environ
12 ou 13 ans, savent qui est Iron Maiden, connaissent vraiment les
bases du metal ?
Corey Beaulieu
: je crois que oui. Nous portons souvent ce genre de T-shirt et les
kids lisent les magazines dans lesquels nous expliquons quelles sont
nos influences. Ils sont donc habitués à ces noms et généralement, vont
acheter les disques pour comprendre d’où nous venons.
Metalchroniques : Parlons un peu de l’album Roadrunner United, The All-Star Sessions. Comment as-tu été impliqué dans cet album ?
Corey Beaulieu
: Roadrunner a demandé à Matt (Haefy), notre chanteur, décrire quelques
titres pour cet album et l’un des chanteur à apparaître sur un titre de
Matt était King Diamond qui a été le premier artiste a être signé par
Roadrunner si je me souviens bien. Matt m’a demandé d’assurer les
guitares sur ce titre car il sait que je suis un gros fan de King
Diamond. Entendre King Diamond chanter sur mes riffs a été un sentiment
génial.
Metalchroniques : Et qu’en est-il du prochain album ?
Corey Beaulieu
: Nous écrivons assez peu sur la route. De plus, nous allons
certainement avoir l’opportunité de repartir sur la route aux
Etats-Unis, ce qui va retarder encore un peu l’album. Au début, nous
devions enregistrer en janvier, mais je crois pas que ça va être
possible. Mais bon, nous avons quelques idées en tête et il ne va pas
non plus se passer des années avant que nous nous retrouvions en salle
de répétition pour mettre nous idées à plat. Mais j’espère que ça va
aller vite car pour ne rien vous cacher, je suis un peu lassé parfois
de jouer les mêmes titres soir après soir.
Dernier album : Ascendancy (Roadrunner / Universal)
Site internet : http://www.trivium.org