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19 novembre 2005

At war with self - torn between dimensions

at_war_with_self1laser's edge - Muséa / 2005
tracklisting (50:08):

01.the god interface 02.torn between dimensions 03.a gap in the stream of mind part one 04.grasping at nothing 05.coming home 06.the event horizon 07.a gap in the stream of mind part two 08.run 09.a ga in the stream of mind part tree 10. at war with self

C'est pour des albums pareils qu'on aime faire ce boulot. Qui, sans les webzines et quelques passionnés, pourra s'intéresser à un projet aussi aventureux ? Un album qui fait le grand écart entre plusieurs genres qui se croisent rarement : le metal  à grosses saturations, le jazz rock à basse fretless et le rock progressif instrumental. Et là, habituellement, vient le couplet sur la formidable virtuosité des musiciens. Et non, At war with self est un projet intelligent mais pas élitiste : on ne s'ennuie pas. Chaque titre possède une mélodie ciselée, déclinée, peaufinée par le trio.
Il est temps de faire les présentations : à la guitare, mandoline et claviers, Glenn Snelwar, jadis impliqué fortement dans Gordian Knot, fondateur historique d'un style unique entre metal extrême et fusion jazz, Michael Manring, bassiste à 200 doigts, capable de sortir des albums à lui tout seul (soliloquy cette année) et amateur de projets du même genre (cf Attention deficit avec Alex Skolnick et Tim Alexander), et enfin Mark Zonder, le batteur de Fates Warning.

Cet album entièrement instrumental n'est pas à la portée de la première paire d'oreilles venue. Il faut s'y acclimater. Au départ, le répertoire paraît complexe à outrance, parfois même aride ou répétitif. Mais dès qu'on perçoit les subtilités des rythmes (Manring est omniprésent) et la finesse et la variété des guitares, on se trouve tout heureux de goûter un tel bouillon de talents.

Si les grosses rythmiques power metal sont parfois en première ligne, on trouve dans ce "torn between dimensions" beaucoup de passages acoustiques, ou le registre de Snelwar se rapproche du flamenco, du classique ou même du folk. L'ensemble baigne par intermitence dans une ambiance planante, par l'utilisation de l'E-bow, un ustensile posé sur les cordes qui produit des effets violonisants et prolonge les notes d'une façon hypnotique. L'ouverture du CD commence d'ailleurs par une rencontre audacieuse entre ces tendances : "the god interface". Certains titres se cantonnent à l'acoustique : "coming home", une merveille de douceur riche de mille raffinements rythmiques. Le jeu de Zonder, qui peut agacer, est parfois tribal, très percussif : "the event horizon" est sûrement un des morceaux les plus puissants, avec une étrangeté particulièrement séduisante. On est loin du feeling d'un Nick D'Virgilio ou de progueux comme Thomas Lejon (A.C.T et Andromeda) ou l'immense Neil Peart de Rush. Zonder parvient quand même à montrer l'étendue de son registre sur les compositions plus calmes. "At war with self", qui clôt l'album, présente une mélodie très séduisante, et tire le maximum de riffs constamment enrichis de variantes.

La maestria du groupe vient aussi de l'art d'empiler les riffs légèrement décalés les uns sur les autres. A ce moment-là, le combo évoque Robert Fripp. C'est la musique contemporaine qui vient à l'esprit, en particulier Phillip Glass. Rien de moins.

Esprits curieux, merci de donner leur chance à ces trois formidables artisans du son.

[9/10] David Taugis

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