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Metalchroniques
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28 novembre 2005

Arnhem Metal Meeting (Hollande) : 26 Novembre 2005 / Musis Sacrum

Affluence : Environ 3000 personnes
Son
: Fort et puissant pour tous les groupes
Lights
: Minimalistes sur la troisième et petite scène, bons sur les deux autres
Ambiance
: Imaginez 3000 metalleux venus de l’Europe entière pour une grande messe metallique…Ayé, l’idée fait son chemin ?!

Dismember, Candlemass, Enslaved, Grave, Destruction… que de noms qui se sont réunis en ce dernier et neigeux week-end de Novembre dans la petite ville d’Arnhem en Hollande pour cette nouvelle édition du Arnhem Metal Meeting. Bon, disons le tout net histoire de couper aux faux espoirs, la neige qui tombait ce week-end à gros flocons sur une bonne partie de l’Europe du Nord nous a empêchée d’assister à la prestation de Volbeat et de n’écouter que les deux derniers titres de Callenish Circle. Deux titres, c’est peu, mais tout de même suffisant pour déclarer sans trop se tromper (et vu la réaction du public) que les Hollandais ont collé le feu. Suivirent Fluisterwoud et Mercenary qui n’éveillèrent pas un grand enthousiasme chez votre serviteur, même si le public a semblé apprécier, surtout le set de Mercenary. Bref, 45 minutes durant lesquelles nous avons eu tout le loisir de visiter les trois scènes mises en place pour cette longue journée metallique : la D&T Stage et son système de lights genre « tiens, il manque une lampe dans les chiottes..normal, ils s’en servent pour la petite scène ! », la Van Wijnen Stage et la Nuon Stage (accueillant les têtes d’affiche). Toutes sont équipées de bars (slurp) et de stands de merchandising ce qui, il faut bien l’avouer, nous a fortement occupé durant ¾ d’heures.
Ensiferum débarque alors sur la scène principale. Les Finlandais sont en pleine forme et leur heavy black épique passe comme une lettre à la poste, même si les affiliations avec les géniaux Finntroll ne peuvent que remonter à la surface. Mais histoire de changer la donne, le groupe excécute en fin de concert une petite reprise d’Amorphis (désolé, j’ai oublié le titre) pas piquée des vers et très personnelle. Du tout bon !
Mais il est désormais l’heure de se rendre à la Van Wijnen Stage pour acclamer les rois du black metal progressivo-viking d’Enslaved. À peine montés sur scène, Gruttle Kjelsson et Ivar Bjornsson envoient la purée et nous prouvent avec brio que si leurs dernières productions tendent à s’éloigner du son rugueux de leur débuts, l’énergie est toujours présente, malgré l’installation d’ambiances épiques du meilleur effet. Les Norvégiens, désormais secondés par un claviériste, passeront largement en revue Monumension, Below The Lights et surtout le petit dernier, Isa pour le plus grand bonheur de tous. Ces titres, dégageant en studio des ambiances enivrantes ou carrément pesantes, sont parfaitement retranscris sur scène et plongent l’auditoire au cœur d’un voyage musical et intérieur de toute beauté. Mais les Norvégiens n’oublient pas pour autant leur passé et nous balancent en pleine tête quelques titres tirés de leur premiers albums afin de nous faire remuer les cervicales. Un excellent concert pour un groupe qui ne l’est pas moins.
Sur la scène principale se prépare un des premiers gros morceaux de la soirée, j’ai nommé les Suédois de Dismember. Matti Kärki et sa bande font partie des précurseurs du death-metal suédois et entendent bien rester à la page. Pari totalement réussi. Malgré une entrée en scène un tantinet chaotique (une des guitare n’avait pas de son), Dismember a vite repris les choses en main pour livrer une prestation « pain dans la face ». “Reborn In Blasphemy”, “Casket Garden”, “Let The Napalm Rain” ou “Pieces”, autant de tueries que nous a envoyé sans remords un groupe remonté à bloc. Dans la salle, le public headbangue comme un seul homme à la grande joie du chanteur Matti Kärki qui oscille entre grand sourire et tête de « gros méchant parce que je fais du metal-de-la-mort ». Mais il faut bien reconnaître que les cinq savent y faire et balancent ainsi tranquillement un des meilleurs concerts de la journée.
Ce n’est malheureusement pas le cas de ses compatriotes de Grave qui, réduits à un simple trio, ont du mal à faire monter la sauce auprès d’un public qui semblait pourtant s’être déplacé pour voir et écouter ces autres vétérans du « son suédois ». Dommage car leur dernier album en date, Fiendish Regression, était de ces productions qui vous collent une grande mandale à la première écoute. Mais non, la sauce ne prend pas et les membres rescapés (le chanteur Ola Lindgren, le bassiste Fredrick Isaksson et le batteur Pelle Ekegren) semblent totalement perdus sur la grande scène qui leur est allouée. Esperons que cette formule toute neuve trouve ses marques pour nous délivrer un show digne de la réputation du groupe lors de sa venue en France en janvier prochain. Abandonnant ainsi lâchement Grave, nous redescendons vers la D&T Stage où les bataves d’Officium Triste s’évertuent à vendre au public de la corde de pendu. Si la formation n’était pas performante à ses débuts, il faut bien avouer que son doom mélodique et ultra-dépressif passe désormais allègrement le test de la scène. Déprimant et pourtant si beau.
C’est désormais aux maîtres du doom épique de Candlemass de prendre possession de la scène principale pour une heure de show. Le parterre bien gavé découvre une scène décorée de grandes croix blanches, crois que l’on retrouve également sur les grosses caisses de la batterie et rappelant la pochette du dernier et excellent album des Suédois, le sobrement intitulé Candlemass. Cette date ressemble à un véritable événement aux Pays-Bas et dans le reste de l’Europe, à un tel point que nous retrouvons dans les premiers rangs les Irlandais de Mourning Beloveth qui ont fait le voyage spécialement pour ce concert. L’heure de la grande messe est enfin arrivée. Leif Edling, Messiah Marcolin & Co. débarquent sur scène et sans aucun temps mort, nous excécutent comme s’il de rien n’était “Mirror Mirror”, “Solitude” et “Bewitched”. Trois titres, trois hymnes cultes qui donnent le ton de la soirée : DOOOOMMMM ! Seuls deux titres issus du dernier album seront joués, mais quels titres ! “Black Dwarf” et “Copernicus”, déjà énormes sur disques, prennent une nouvelle dimension en live et permettent à toute l’assistance (et au groupe) de se déchaîner comme une seul homme. Comme à son habitude, Messiah Marcolin  est génialement théâtral, martelant la scène de son pas lourd et grimaçant à tout va. Quant à Leif Edling, il est la sobriété incarnée et, outre Marcolin, la personnification de Candlemass. Devant nous, les membres de Mourning Beloveth sont aux anges chantent chaque titre avec passion et adoration. Quand le doom rend hommage au doom, on écraserait presque une petite larme ! Une heure de show, une heure de bonheur. Plus tard dans les loges, Leif Edling nous confiera son désarroi de ne pas encore avoir pu se produire en France. He Leif, nous sommes totalement ouverts, surtout si les futures prestations du groupe ressemblent à celle-ci. LE concert de ce festival, sans aucun doute !
Passons rapidement sur le set de Thyrfing. Son pas vraiment au top et groupe pas convaincant pour un sous. Hop, au suivant !
Le suivant justement se concrétise en la présence des Allemands de Destructions qui assurent ce soir la tête d’affiche. Schmier et ses compagnons sont des vieux briscards et savent ce que veux dire : TOTALE EFFICACITÉ. C’est donc bille en tête que les trois musiciens crachent leur thrash sans finesse mais foutrement efficace à la face d’un public plus réduit que pour Candlemass. Moins de monde ? Rien à foutre, Destruction balance tout, quoi qu’il arrive. “Nailed To The Cross”, “Mad Butcher”, “Machinery Of Lies”, “The Butcher Strikes Back” et autres joyeusetés composent cette heure de poésie lyrique sans précédent. Histoire de terminer en beauté, les Allemands invitent Messiah Marcolin pour un petit duo de l’espace que personne n’est près d’oublier.
Au final, le Arnhem Metal Meeting est une fois de plus une franche réussite. Pas une seule minute de retard sur le planning, un accueil à toute épreuve, une sonorisation au poil et surtout une affiche à faire baver n’importe quel metalleux qui se respecte. Bref, nous y reviendrons l’année prochaine !

Photos de Kalogero

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