Deathstars - entretien avec Nightmare industries

Termination Bliss sonne comme un nouveau départ pour le groupe qui n'avait pas donné de nouvelles depuis 2003, entretien avec Nightmare Industries, en charge des compositions et du son de Deathstars...

Alors que s'est-il passé ces 3 dernières années, certains ont pu penser que Deathstars n'existait plus...

Nightmare : hé bien pour commencer, notre premier album est sorti en Suède en 2002, et il n'a été distribué à travers le monde qu'en 2003, c'était une période frustrante ou nous nous sentions bloqués avec un disque qui n'était pas sorti convenablement. Tu sais quand tu as terminé un gros travail sur un album, et que la distribution ne suit pas c'est vraiment énervant, il nous fallait attendre. Et quand l'album est sorti en Europe nous avions commencé à écrire du nouveau matériel, c'était pour nous la seule solution valable pour nous en sortir. Et puis nous avons pris le temps de travailler dans les meilleures conditions le nouvel album, qui nous a demandé près de 10 mois d'enregistrement. C'était vraiment un nouveau départ, dans l'album précédent nous découvrions la manière de nous exprimer musicalement, cette fois nous avons essayé de comprendre d'autres choses, nous avons l'impression d'avoir fait un grand pas avec un nouvel album honnète. C'est le travail le plus honnête et le plus important que nous ayons réalisé de toute notre vie.

On vous a souvent comparé à The Kovenant, il semble que vous ayez brouillé les pistes, parfois les riffs de guitares peuvent rappeler Rammstein, cela dit tu as le sentiment que vous avez un son plus personnel qu'auparavant ?
N : Oui, absolument, bien sûr nous avons été influencés des groupes que tu as cités, mais en stuido nous avons un comportement égoiste, nous ne pensons qu'à nos chansons, à notre façon de travailler tel ou tel aspect, cela vient de nos coeurs, nous ne pensons pas aux autres groupes, quand nous écrivons nous n'écoutons pas de musique... je dirais même que les autres groupes nous n'en avons vraiment rien à foutre, nous ne sommes pas un tribute band ! (rires). Et puis le peu de musique que nous avons écouté pendant les sessions de Termination Bliss c'était avant tout de la country music, du Johnny Cash, des vieux Rolling Stones ou Mc5, pas de gothique typique ou de l'industriel comme nous avions pu le faire avec le premier album...

C'est vrai que le seul lien entre vous et les Stones c'est "Sympathy With The Devil", à part ça ...
N : Oui (rires) probablement ! Comme je te le disais nous ne sommes pas influencés par ce que nous écoutons aujourd'hui, cela ne se ressent pas forcément dans la musique, en même temps je ne vais pas te balancer le cliché "nous sommes influencés par tout ce que nous écoutons !" (rires). Comme je te le disais nous ne sommes pas vraiment intéressés par les autres groupes, nous vivons pour nous mêmes... Honnêtement !

L'album sonne plus varié que le précédent, on distingue mieux les passages agressifs des chansons plus mélodiques, le début de l'album commençant assez fort d'ailleurs, j'ai l'impression que ça se calme peu à peu par la suite...
N : mmm ça me semble plus compliqué, si tu écoutes la huitième chanson "The Last Ammunition" c'est celle qui a les riffs les plus rapides de l'album... la septième a des riffs heavy et mélodiques... Je vois l'album comme un grand voyage avec des moments plus ou moins intenses. Les chansons sont plus variées, c'est un travail différent de ce que nous avions fait pour le premier album, chacune d'entre elle a sa propre personnalité. Et nous essayer de trouver à chaque fois un son particulier pour chacune de nos compositions c'est vraiment important pour nous, on n'a pas envie que l'album sonne comme une longue chanson interminable tu vois ? Et nous essayons également d'avoir des textes et des thèmes qui collent vraiment à la musique que nous avons travaillée, la musique doit illustrer ce que racontent les textes.

Vous vous retrouvez parfois dans des schémas plus classiques empruntés au metal gothique, le chant féminin et le chant black metal...
N : nous ne savions pas vraiment de quoi il s'agissait, on ne s'est pas dit faisons des parties de chant dans le style "beauty & the beast", on trouvait que le chant féminin était une des signatures de Deathstars, cela dit, dans le premier album il y avait quatre chansons avec une chanteuse, et là dans le nouveau il n'y en a que deux. Je pense que là, nous avons deux chansons dans lesquelles le chant féminin a vraiment une utilité, un sens, ce n'était pas simplement pour adoucir notre musique ou pour avoir une chanteuse (rires) ! Il doit y avoir une justification à l'utilisation de tel ou tel instrument, et tu vois pour les deux chansons du derniers album, nous avons dès l'écriture composé des lignes de chant féminin. Tu sais il y a l'atmosphère, le chant féminin surgit et c'est comme dans un film d'horreur, avec tout d'un coup les guitares agressives qui arrivent...

Une fois encore tu as produit toi même cet album.
N :(en français) "le producteur" (rires). Tu sais je sais exactement comment la musique de Deathstars doit être produite, c'est comme une image que j'ai en tête, très précise. c'est plus simple que je me charge de la production de Deathstars. Et puis ce groupe c'est un peu mon enfant et je pense que ce serait très dur d'expliquer exactement ce que nous avons en tête a une autre personne. C'est pourquoi nous faisons tout nous mêmes. Et j'ai une certaine expérience de la production, d'ailleurs je viens de m'occuper de l'album de Dissection, cela dit c'est dans Deathstars que j'exprime sans doute le mieux ma créativité.

Un des points forts du groupe c'est également l'imagerie que vous utilisez, avec une bonne dose d'humour noir... une signature en quelque sorte
N : oui c'est comme ce que nous utilisons pour présenter le nouvel album, "avec Deathstars, même les enterrements ont l'air bien !". Tu sais ce que nous faisons du côté de la musique et des textes c'est vraiment sérieux, c'est très très sombre, à propos de l'auto destruction, et des trucs les plus glauques qu'on peut croiser dans l'existence. Mais cema dit, mêmes dans les heures les plus sombres, tu dois faire preuve d'un peu d'ironie et de recul, c'est ce que nous avons toujours fait. Tu sais en Suède, tu peux faire quelques chose de sérieux tout en étant très ironique. C'est comme les groupes de black metal, si tu leur racontes une blague sur les chrétiens, des choses comme ça, ils vont te sauter dessus pour te poignarder, vu qu'ils prennent tout au premier degré. Ils ne peuvent même pas rires d'eux mêmes ! Nous ne sommes pas comme ça, c'est une sorte d'humoir noir qui est vraiment une partie importante du groupe.

Un dernier mot pour les lecteurs...
N : c'est toujours la plus dure celle là (rires), on s'attends toujours à ce que nous sortions un message quelconque, je dirais juste, jetez une oreille sur l'album, "it's a motherfucker" !

"Termination Bliss" (sortie le 27 janvier 2006 - Nuclear Blast) : chronique bientôt en ligne

http://www.deathstars.net/

http://www.myspace.com/deathstars