Swallow The Sun + Ataraxie + Before The Dawn
09.01.06
Paris – La Petite Locomotive
Affluence : 80 personnes environ…snif
Son : Excellent pour tous les groupes
Lights : Sobre mais bon, l’ambiance générale ne prêtait pas non plus aux feux d’artifice !
Ambiance : Quelqu’un a une corde et un Kleenex ?
C’est malheureux à dire, mais pour cette première venue des géniaux
Swallow The Sun en territoire français, seules 80 personnes ont fait le
déplacement à la Petite Locomotive. Et pour une fois, l’adage selon
lequel les absents ont toujours tort s’est vérifié tant les groupes
présents ont délivré des prestations mémorables. Enfin pas tous les
groupes. En effet, les Finlandais de Before The Dawn qui ouvraient le
bal, malgré une bonne volonté et une envie de jouer flagrantes, n’ont
pas atteint le niveau des deux autres formations. Pourtant, leur metal
goth/death n’est pas dénué de qualités : puissances, titres bien
construits, jolies mélodies et tout le toutim, mais rien qui suffise à
faire face aux deux tornades qui allaient suivre.
Et tout a
commencé avec les frenchies d’Ataraxie qui ont mis tout le monde
d’accord en moins de temps qu’il en faut pour le dire. D’ailleurs, dès
les premières notes de leur doom death extrême, le guitariste
compositeur Juha de Swallow The Sun aura été jusqu’à dire que, comparé
à eux, son groupe « sonne presque comme du Stratovarius » !
On ne peut imaginer meilleur compliment. Il faut bien avouer que les
quatre musiciens ont délivré une prestation qui annihilait toute envie
de sourire. Lente, lourde, dépressive, la musique d’Ataraxie est une
ode au suicide immédiat. Et lorsque Marquis, vocaliste de la formation,
annonce le titre “L’Ataraxie”, les connaisseurs savent déjà qu’ils vont
passer de longues minutes d’agonie. La quasi intégralité de leur
premier album, Slow Transcending Agony sera passée en revue
pour le plus grand bonheur (ou malheur c’est selon) de l’assistance.
Rajoutons à cela une reprise toute en « douceur » des dieux de Saint
Vitus et on se retrouve avec un set morbide à souhait, mais sacrément
bandant !
Mais il est désormais temps de passer au plat de
résistance, j’ai nommé Swallow The Sun ! Dire que leur prestation était
attendue par l’assistance comme le messie relève du plus doux
euphémisme. Les Finlandais investissent donc la scène et entament leur
set avec “The Giant” tiré de leur dernier album en date, Ghost Of Loss.
D’entrée de jeu, la constatation est claire et nette : son pile poil
comme il faut et interprétation magique qui file la chaire de poule à
tout le parterre présent, y compris à votre serviteur. Même sur scène,
Swallow The Sun fait ressurgir nos plus tristes côtés grâce à la beauté
de leur musique et de leurs mélodies. Et que dire de leur chanteur
Mikko, alternant avec facilité chant hurlé et chant clair, faisant
ainsi passer la beauté et la douleur dégagée par la musique de la
formation. “The Phantom Of Laura Palmer”, “The Ship”, ainsi que la
quasi-intégralité de leur premier album, The Morning Never Came,
seront ainsi offerts à un public tétanisé et envoûté. Mention spéciale
au magnifique “Silence Of The Womb” dont le break en chant clair en a
fait frissonné plus d’un. Un set quasiment parfait qui aurait néanmoins
mérité l’ajout du magnifique “Through Her Silvery Body” pour que la «
fête » soit complète. Cependant, Swallow The Sun a malgré tout comblé
toutes nos attentes en délivrant un concert appelé à devenir culte tant
par sa beauté que par son interprétation. Une grande soirée, à ne point
en douter et comme il l’a été dit plus haut : les absents ont eu tort.
Vraiment tort !
Kalogero
Photos : ici