Fall Ov Seraphim - Nex Jehovae (Regain - 2006)
Tracklist
(48:27) : 1.Towards The Throne OF Tragedy 2.Purification 3.A Poisonned
Blessing 4.Hope Extinguished 5.The Coming Conflict 6.Carnival Of
Celestial Rape 7.Your Paradise Suffers 8.Crowned In Malice
Vous
vous considérez câlé en black et vous voulez vous
suicider parce que vous n'avez jamais entendu parler de Fall Ov
Seraphim? Partez pas si vite, ça serait dommage. Surtout
si vous connaissez Mistelstein. C'est la même chose, à
trois cinquième près. Les deux membres partants ayant
déposé le nom Mistelstein, les restants ont du changer
de nom pour Fall Ov Seraphim. Pas gentil. Et surtout si vous aimiez
Mistelstein, ça serait dommage de râter ce premier album
de Fall Ov Seraphim, qui est de loin le plus expérimental des
trois cas étudiés aujourd'hui. La trame principale
reste quand même black, mais il y a tellement de variations
qu'on en perd presque le fil parfois! Les voix criées
succèdent aux growls profonds, les claviers dégoulinnent
pour accompagner les accélérations furieuses et il y a
des breaks à tout les coins de rue ! Du coup, on a presque
l'impression d'écouter un album de prog compliqué
certes, mais recherché et riche. Le break de “Hope
Extinguished” témoigne par exemple de la qualité du
tout. Certains riffs thrash font mouche, comme sur “A Poisonned
Blessing” qui sonnent comme du Megadeth version black sympho.
D'autres titres comme “Carnival Of Celestial Rape” ne sont pas si
éloignés que ça de ce que proposait le grand
Dimmu avec ses synthés cheap et son côté épique.
Et juste après, “Your Paradise Suffers” arrive avec son
gros mid tempo lourd et appuyé pour nous rappeller qu'on a pas
encore cerné Fall Ov Seraphim. L'enrobage du produit est
cohérent avec la musique : artwork dérangant et coloré
et prod puissante mais presque étouffée par sa propre
densité. On reprochait à Mistelstein de ne pas trop
savoir où ils allaient, on pourrait presque renouveller le
reproche à Next Jehoave, tant il fourmille d'idées et
part dans toutes les directions. Par contre, si on le prend comme du
black progressif et qu'on a pas forcémment besoin d'un album
entièrement cohérent, c'est du pain non pas bénit
-ça serait une insulte à un sataniste- mais maudit.
Dans
la finale de la coupe du monde de black metal, suède et
norvège sont à égalité. Le résultat
des tirs au but étant trop aléatoire pour donner un
jugement définitif, on laissera chacun choisir le vainqueur.
Tout en sachant que le vrai gangnant de cet été est
sans conteste le spectateur fan de black qui a là (entre ces
sorties suédoises et les quelques perles de black norvégien)
quasiment toutes les déclinaisons possibles du genre,
incarnées chacune par un album tutoyant la perfection.
Yath [8/10]