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3 janvier 2007

David Coverdale et Doug Aldrich à Paris les 29 et 30 novembre

IMG_2980Disparu de l'actualité musicale durant la dernière partie des années 90, David Coverdale est réapparu sous les projecteurs à la suite de la dernière résurrection de son Serpent Blanc, aux commandes d'un groupe rajeuni et revigoré, structuré autour de sa personne et de Doug Aldrich. Un premier échantillon de ce dont est toujours capable Whitesnake peut être constaté sur le premier DVD du groupe mais aussi sur l'excellent nouveau live, Live in the Shadow Of The Blues.

Alors que cela faisait bien longtemps que le groupe ne s'était pas produit à Paris, la récente tournée de promotion du dernier enregistrement live de Whitesnake était l'occasion, non seulement d'entendre le chanteur loquace et son guitariste répondre aux questions de la presse au Hard Rock Café, mais aussi d'assister à un petit show acoustique à l'Olympia.

Très à l'aise et chaleureux, volubile et habile dans l'art de l'esquive des réponses les plus embarrassantes sans jamais perdre de son naturel, le chanteur britannique affichait une forme radieuse et une satisfaction manifeste d'être là. Voici un petit florilège des questions et des réponses entendues.

Est-ce que les nouveaux titres que l'on peut entendre à la fin de ce Live… In The Shadow Of The Blues donnent une indication sur le nouveau disque à venir ?

Tout à fait. L'optique du nouveau Whitesnake se fera dans cette direction : une combinaison entre l'ancien et le nouveau, entre les années 70 et les années 80.

Y aura-t-il une nouveauté au niveau des paroles chez le Whitesnake du nouveau millénaire ?

Pas vraiment. En fait il n'y a pas continuité simple entre mes centres d'intérêt et mes paroles. Ainsi, je me sens tout à fait concerné par les questions d'environnement et je pense avoir une grande affinité avec le monde naturel, pourtant il ne me viendrait pas à l'idée d'écrire sur les arbres. Même quand j'essaie d'écrire sur des sujets différents de mes sujets habituels, je reviens toujours aux mêmes préoccupations : l'amour et son histoire, le destin et la fatalité. Ce sont des paroles comme « Guilty Of Love » qui me conviennent et pas d'autres. Je ne veux pas mentir aux fans.

Est-il envisageable que nous assistions à une reformation du Deep Purple Mark III ?

C'est une rumeur qui vient peut-être de John Lord. Selon moi une reformation de Deep Purple Mark III, serait envisageable peut-être dans la perspective d'un show unique, par exemple pour une cause caritative. À vrai dire aucun d'entre nous ne se parle régulièrement et on sait que Ian Paice est toujours dans Purple. Par ailleurs Ritchie Blackmore n'est pas intéressé ce qui est exclu toute reformation selon moi.

Quelles ont été tes motivations pour relancer Whitesnake ?

Aux débuts des années 2000, j'étais tout à fait heureux de ma vie, avec cette semi-retraite musicale : les disques de Whitesnake se vendaient toujours et j'avais tout eu en terme de succès et de notoriété. J'étais très satisfait de mon sort et j'avais annoncé mon retrait de la scène musicale. C'est ma femme qui m'a poussé à faire une petite tournée qui, à à la base, ne devait durer que deux mois. Puis les choses étant très satisfaisantes, la tournée a pris de l'ampleur et l'accueil fut tellement bon que j'ai relancé Whitesnake pour de bon ! Et puis j'ai maintenu une vraie interaction avec grâce à mes fans via mon site internet qui me permet de connaître leurs attentes et leurs demandes. Et parmi celles-ci, il y avait un enregistrement live et un DVD : c'est maintenant chose faite ! Il y avait aussi le souhait d'entendre de nouveaux titres et à ça je m'y attelle.

Il y a aussi cette attribution d'un Grammy Awards qui couronne ta carrière…

Effectivement, j'ai eu encore une nouvelle satisfaction : la remise d'un Grammy à Withesnake ce qui a marqué un tournant dans mes rapports avec la presse britannique avec laquelle je n'avais généralement pas eu de bons rapports (ce qui explique le fait que je me sois orienté vers l'Amérique à un certain moment). Avec ce « Grammy », Whitesnake reçoit ce qu'ont reçu parmi les plus grands groupes de rock comme les Stones. Je ne pouvais rêver mieux. 

Il semble que cela soit un des meilleurs line-up de Whitesnake.

Effectivement et c'est parti pour être le plus long line up de Whitesnake. Tout se combine très bien et le niveau d'ensemble est excellent. Il y a une vraie alchimie qui est basée sur de très bons rapports humains, l'humour et sur le respect de notre propre intimité respective. J'ai une famille dont il faut que je tienne compte comme d'ailleurs d'autres membres de Whitesnake. Et puis chacun conserve beaucoup de liberté musicale et les autres musiciens du groupe peuvent avoir d'autres expériences hors du groupe sans que cela ne pose de problème. Notre calendrier nous le permet.

Tu peux nous en dire plus sur la façon dont ton mode de vie rejaillit sur ta musique ?

Tout à fait : à mon âge – 55 ans – je ne peux plus m'autoriser ce que je m'autorisais à une époque : j'ai changé de style de vie et j'ai éliminé les viandes rouges, le tabac, réduit le café ; je me suis mis au yoga et pratique beaucoup la méditation. Je fais notamment très attention à ma voix en pratiquant beaucoup d'exercices souvent assez ennuyeux. Ces derniers peuvent ressembler à jeux de bruits et de gorge assez bizarres, sans signification mais ils sont indispensables. Je devrai en faire un CD pour faire partager ça ! (rires) Par ailleurs je sais que ce genre de pratique est répandu : ainsi Bon Jovi les utilisent aussi mais après les concerts lui.

Pourrait-on parler de Doug Aldrich et de ta collaboration avec lui ?

Peut-être peut-on lui laisser la parole ?

Doug Aldrich : Je suis un vieux fan de Whitesnake dans tous les sens du terme : depuis longtemps j'apprécie le groupe, notamment grâce au disque Slide It In qui fut le premier à avoir du succès aux USA, mais je suis aussi un amateur de la plus ancienne période du groupe. Par ailleurs je suis un amateur des musiciens et particulièrement des guitaristes des années 70 : Jeff Beck, Blackmore, Iommi… Tout comme David Coverdale qui est lui même guitariste.

David Coverdale : Je joue avant tout pour composer.

Doug Aldrich : Ne le croyez pas il joue très bien !

David Coverdale : on se retrouve avec Doug autour de choses acoustiques, de choses avec un feeling très blues, qu'on apprécie tout deux. Il connaît la musique que j'aime. Doug est donc une des chevilles ouvrières du groupe alors que Red Beach fut contacté après lui. Ce dernier savait que Doug serait sous les projecteurs et cela ne le gêne pas. Par ailleurs, il a lui aussi toute latitude pour proposer des choses et pour composer. Il m'a promis un nouveau riff à la hauteur de « Still Of The Night » et j'attends cela avec impatience !

En parlant de ce feeling là… peut-on imaginer d'entendre sur scène des vieux morceaux, de l'époque des deux premiers disques ?

IMG_2996C'est envisageable effectivement de voir réapparaître ces morceaux en concert notamment s'il y a une vraie demande du public. Le problème est de les « caser » au sein de la set list car on ne peut les intégrer comme ça. Par ailleurs, j'aime et j'ai besoin de titres lents. Après le disque que j'ai fait avec Jimmy Page, j'avais envie de chanter de manière plus calme, de « chanter » tout simplement. Mais maintenant j'ai de nouveau besoin de crier ! Avec Whitesnake j'ai la possibilité d'avoir les deux : j'ai des morceaux comme « Now You're Gone » et des titres plus rentre-dedans. J'aime ces deux éléments ce qui permet à ma voix de se poser différemment à certains moments.

DA : Maintenant nous adoptons un esprit de plus en plus « jam » en intégrant de plus en plus d'improvisations, de nouveautés et de diversité.

DC : On peut dire que maintenant on rentre dans une zone de confort et qu'on est de plus en plus à l'aise. Par ailleurs nous n'avons aucune pression ce qui rend l'expérience très fraîche. Le label, SPV, y est pour beaucoup.

Le label ?

En effet : très longtemps j'ai beaucoup souffert de ce côté « business ». À une époque j'ai dû tellement m'occuper de cette dimension là que ça prenait le pas sur le groupe. Or avec SPV, tout se passe très bien à ce niveau là. En outre, ce sont des fans de musique et notamment de Whitesnake ce qui rend les rapports tout à fait cordiaux.



IMG_2988Le jour suivant, la rencontre avec David Coverdale et Doug Aldrich prit la forme d'un concert acoustique déroulé à l'Olympia, dans une petite salle élégante, très « modern style ». Coverdale semblait toujours très en verve et alterna chansons et nouvelles questions-réponses avec l'assistance captive. Parmi les titres  interprétés d'un show un peu trop court malheureusement, on remarquera un superbe « Blindman », issu du premier répertoire du groupe mais aussi les qualités de la ballade extraite du récent live, « All I Want Is You ». Après une exécution séduisante de « Give Me All Your Love Tonight » et avoir laissé entrevoir les qualités de Doug Aldrich à la guitare acoustique, le charismatique chanteur conclut le set par une version très réussi de « Here I Go Again » qui vit le public communiquer avec lui et entonner les paroles in extenso de la chanson avec un bel entrain.
Posant sa voix avec aisance, dévoilant un sens de la communication – voire de la séduction – très plaisant, David Coverdale a fait plus que convaincre ce soir. Il a laissé augurer un concert de tout premier ordre s'il avait à réapparaître sur les planches parisiennes, chose qu'il appelle de ses vœux plus que tout au monde si l'on en croit ses propos tenus alors.

Baptiste Eychart

Photos : Eric Ouaknin

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