Annihilator - Schizo Deluxe - AFM 2005
Tracklist
[49:51] 01. Maximum Satan 02. Drive 03. Warbird 04. Plasma Zombies 05.
Invite It 06. Like Father, Like Gun 07. Pride 08. Too Far Gone 09.
Clare 10. Something Witchy
Une petite intro dans le style
zapping de radios, tandis que le grondement de la bête se fait
entendre, la bête est lachée, on n'ose y croire après un "All For You"
qui laissait une impression mitigée, et pourtant Jeff Waters met les
choses au point d'entrée : ce onzième album sonne le retour du groupe
agressif, qui ne fait aucun quartier. Et "Maximum Satan" démarre très
fort, rythmique monstrueuse, chant de David Padden bien plus
convaincant, aux fûts Tony Chappelle cogne sévèrement, tandis que les
guitares et la basse sont assurées de main de maître par le sieur
Waters. Tout porte à croire les propos du canadien qui affirme qu'il
s'agit d'un pur album de metal, sans ballade, et l'un des meilleurs
efforts de son projet à ce jour.
On retrouve assez rapidement un
Annihilator classique et dévastateur, le second morceau "Drive", ultra
rapide est une vraie boucherie. Jeff Waters n'a rien perdu de sa
maîtrise légendaire à la guitare, et il se paie le luxe de faire
également entendre ses talents à la basse. Et n'imaginez pas une
seconde que le démarrage percutant de "Schizo Deluxe" finit par
s'essoufler, "Warbird" entretient le pilonnage, avec une intro mid
tempo surpuissante, pas de doute on sent bien l'envie d'en découdre et
on croise déjà les doigts en espérant que cette fois ci le groupe va de
nouveau arpenter les scènes en Europe, vu les nouvelles munitions on
peut s'attendre à un carnage jouissif pour nos conduits auditifs.
Passons sur les paroles, un vrai hommage aux clichés metalliques... On
retient de ce morceau les variations de tempo, qui ne nuisent en rien à
n'énergie déployée pour nous aplatir.
"Plasma Zombies" n'a rien non
plus d'une ballade romantique, ça part vite en trombe et ça colle aux
murs, et se prend vite au jeu, si vous résistez à l'envie d'hurler le
titre de la chanson (en guise de refrain), alors c'est que le volume
n'est pas assez fort ! Un petit moment de finesse s'est glissé dans le
morceau mais il ne s'agit que d'un petit répit, le pilonnage reprend
très vite ses droits. On frole l'excès de vitesse à la batterie et le
blast à tout va.... Puis le téléphone sonne, Jeff Waters ayant
collectionné tout une série de petits bruits en guise d'intro, "Invite
It" est également bloquée sur l'accélérateur dès l'intro. David Padden
fait une démonstration de chant mélodique plutôt réussie, chose rare au
milieu de ce carnage ou il donne libre cours aux vocalises agressives.
Un jeu de mot facile pour une compo du meilleur cru ? Jeff Waters en
est capable, ici pour le meilleur, "Like Father, Like Gun" qui sonne
comme un classique, là encore l'efficacité est maximale, en dépit d'un
tempo un poil plus lent (le refrain évoquant un soupçon de Pantera).
"Pride"
ne déroge pas à la règle, pas d'intro champètre mais du riff de guitare
lourd et accompagné d'une batterie écrasante, puis tout s'accélère, un
refrain mélodique au milieu de la cavalcade, une bonne tornade thrash
musclée. "Too Far Gone" prend le relais, intro de guitare en sourdine,
et attaque rythmique très classique, suivie d'une harmonie de guitare a
faire fondre le moindre fan d'Annihilator, le chant de Padden se fait
malsain... "Clare" est sans doute la chanson la plus évidente de
l'album, la plus calme, ou en dépit de son chant clair, David Padden
semble à la limite de faire exploser un chant malsain, les guitares
sont crasseuses et les riffs plus simple qu'a l'accoutumée, mais c'est
bien mal connaître mossieur Waters qui a vite fait de dynamiter le
morceau en l'accélérant, et qui lache des coups percutants à la moitié
du morceau, ponctués par des envolées de guitares mélodiques dignes des
grands classiques du groupe. En guise de conclusion, "Something Witchy"
n'a rien d'apaisant, David Padden hurle à s'en péter les cordes
vocales, suivi par une rythmique de pachyderme mid tempo, un refrain
mélodique surgit tout de même, mais la rythmique reprend le dessus. Fin
? Pas tout à fait, Jeff Waters prend le temps de pousser une série de
gloussements, histoire de graver pour l'éternité les moqueries dont il
faisait preuve à l'égard de sa soeur, charmant n'est-il pas ?
Néanmoins, après l'ère Joe Comeau, un nouveau chapitre prend vraiment
forme avec cet album en tous points réussi et convaincant. Vivement le
retour sur scène en Europe.
Hamster [8,5/10]
http://www.annihilatormetal.com