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Metalchroniques
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28 novembre 2005

Knorkator

knorkator1Knorkator, groupe décalé allemand, jouait ce WE à Dresden, l’occasion rêvée d’aller faire le point avec eux sur leur nouveau DVD et leurs projets pour le futur. Alf Ator, leader du groupe, a accepté gentiment de renseigner Metalchro…

Metalchroniques : J’ai bien peur que Knorkator ne soit pas aussi connu en France qu’ici. Pourrais tu tout d’abord présenter le groupe ?

Alf : Le groupe. Donc le groupe s’appelle Knorkator, il a été fondé en 1994 ou 95, on n’est pas vraiment sûrs. Moi je dis 95 mais mon ami le chanteur dit 94. Oui [rires]. On joue une sorte de rock vraiment spéciale. Moi je préfère appeler ça du rock même si beaucoup de gens essaient de trouver d’autres mots pour décrire notre musique. En fait il y a un peu de classique, un peu de techno, un peu de rock, de hardcore, de death metal, tout ça à la fois… Mais je suppose que si tu considères les groupes de rock dans toute l’histoire, ça représente un champ très large de toutes sorte de musiques, des plus hard aux plus soft, et nous on essaie de tout faire à la fois. En Allemagne, eh bien l’Allemagne est séparée de nouveau ! Certains nous aiment et certains nous haïssent vraiment. Ceux qui nous haïssent sont majoritaires, parce que notre musique est des fois très dure et pleine de colère. Nous nous voyons comme les acteurs d’un film, nous ne parlons pas de ce que nous ressentons mais de ce que ‘quelqu’un’ ressent, et on essaie de l’exprimer haut et fort…

Metalchroniques : Et au niveau des membres du groupe ? Sur toutes les photos promos vous n’êtes que trois [ndr : Alf, Stumpen and BuzzDee] mais vous avez un bassiste et un batteur durant vos tournées…

Alf : En fait dans le passé nous n’étions que trois mais maintenant nos nouveaux amis peuvent nous aider beaucoup plus que comme des musiciens de session. Dans le passé nous avions un autre batteur mais pas de bassiste, mais en fait nous trois étions vraiment le groupe et le batteur travaillait pour nous on va dire. Mais maintenant on travaille vraiment tous les 5 ensembles, les uns pour les autres. On fait tout le travail de composition ensemble, contrairement à avant où j’étais le seul à le faire. Ils nous aident vraiment beaucoup.

Metalchroniques : Comment se passe le processus de composition dans ce cas ?

Alf : En général je me mets devant mon PC et je pose les bases des titres et eux le transforment en quelque chose de vraiment abouti, quelque chose que tu peux ressentir, et c’est vraiment bien… Nous sommes vraiment 5.

Metalchroniques : Ok, mais comment avez-vous créé Knorkator en 95 ?

Alf : Oh, on se connaît avec mon ami ici, le mec sans cheveux [ndlr : Stompen, le chanteur], depuis très longtemps, depuis les années 80. On jouait dans un groupe ensemble mais le groupe n’était pas terrible, rien de spécial vraiment. Et puis le groupe a splitté mais nous sommes restés amis malgré tout. J’ai composé ma propre musique et lui la sienne et un jour j’ai essayé d’écrire un titre pour son groupe. Son groupe était plus hard, la musique typique du début des 90’s, avec le revival de choses comme Deep Purple alors que ma musique était plus romantique. Mais je voulais écrire des chansons drôles pour lui parce que c’était un groupe très drôle et j’ai écrit un titre qui s’appelle ‘Geschlechtswacker’, je ne connais pas la traduction du mot en anglais [ndr : moi non plus] mais c’était une chanson très drôle et il était partant pour la faire avec son groupe mais ils ont splitté. Du coup j’ai commencé à écrire plus de titres dans ce style, et je me suis rendu compte que c’était beaucoup plus proche de ce que je ressentais et que ça me convenait vraiment mieux. Il a dit « Oh, oui, écris en plus, je peux les chanter et on peut monter un groupe ensemble, et je peux arranger des concerts à Berlin ». On est donc devenu un groupe tous les deux. On savait qu’on avait besoin d’un guitariste. On a commencé avec un guitariste, pas Buzz Dee mais un autre, pendant deux ou trois ans mais il est parti parce qu’il avait un autre groupe. Buzz Dee nous a rejoint à ce moment là. Buzz Dee était une pop star quand nous étions jeunes [rires]. Pour lui c’était quelque chose de vraiment nouveau. OK, il jouait de la guitare, des trucs hard ou rock’n’roll, mais notre musique était plus hard que quoiqu’il ait fait avant. Tu sais, quand on veut être hard il faut que ça soit vraiment hard, par contre quand on veut être soft il faut que ça soit le plus soft du monde. On aime les extrêmes.

Metalchroniques : oui mais par exemple, il y a cette chanson, Absolution, qui est vraiment soft si tu n’écoutes pas les paroles [ndr : un très joli titre où le Stomper accumule avec une voix exceptionnelle la totalité des maladies vénériennes et un bon nombre de perversion sexuelle]…

alf1Alf : oui [rires]. Tu sais, généralement on fait des titres plus hard avec des paroles anodines, et des titres plus soft avec des paroles vraiment hard. Beaucoup de gens nous demandent pourquoi on fait ça, mais on ne peux pas produire une impression sur laquelle tout le monde va dire, « OK ça c’est la chanson, ça c’est les paroles, et voilà ce que je ressens ». Ça serait ennuyeux pour nous. je veux que les gens écoutent, et quand ils comprennent ce que je veux dire ils doivent ressentir que je les secoue en quelque sorte. Tu sais, quand j’avais 20 ans je pense que je ne pouvais pas comprendre ce que je fais maintenant. Je recherchais des ressentis entiers, mais maintenant, j’aurais 40 ans dans un an et la plupart des ambiances que je recherchais je les ai eues. Maintenant je peux en sourire. Je peux faire une chanson qui a quoique ce soit dedans mais qui parle depuis l’extérieur [rires]. Non, mais c’est OK. On a beaucoup de fans qui apprécient seulement nos performances live, parce qu’on détruit des trucs ou des choses comme ça. Je pense que Knorkator ne se limite pas à ça, on est comme un grand film, une grande histoire et pour chaque chanson je suis quelqu’un d’autre. Je pense que l’autre moitié de nos fans comprend ce concept.

Metalchroniques : oui, c’est vrai que sur scène il y a un côté « piéce de théâtre ». Mais justement, vous avez joué en France l’été dernier, au Fury Fest, est ce que ce n’était pas trop compliqué au niveau communication avec le public ? Je veux dire la majeure partie des paroles sont en allemand et le côté parlé tiens une place importante dans vos shows…

Alf : Oui, peut être, je ne sais pas comment les gens l’ont ressenti [rires]…

Metalchroniques : non, je voulais savoir, de votre point de vue à vous [rires].

Alf : Oui. C’était le matin à 11:00, le premier concert de la journée dans un grand hall qui pouvait contenir 5 000 personnes peut être, mais je pense que nous avons joué devant 200 personnes. On a eu un voyage étonnant à travers la France mais je suppose que personne n’a vraiment fait attention à nous.

Metalchroniques : Hey, non, il y a au moins un de mes amis qui vous a découvert à cette occasion !!! Mais bref, vous venez de sortir un DVD. Qu’est ce que l’on peut trouver dessus ?

Alf : tout.

Metalchroniques : tout ?

Alf. Tout. En fait il y a trois parties. La première, c’est une heure de live, mais un peu étrange. C’est pas uniquement un concert mais le tour complet de 2003-04, d’octobre à février. Tous les concerts ont été filmés par des amis avec des digicams, on a tout réuni, enregistré 3 concerts et on a les images de peut être 30 concerts. Et notre chanteur Stumpen a fait le montage. Il a tout mis sur son PC et pendant trois mois il a travaillé avec des yeux comme ça [il mime les yeux exorbités et la langue pendante]. J’aime beaucoup le résultat parce que la plupart des DVDs live sont un peu ennuyeux parce que c’est le groupe, lui joue de la guitare, lui joue du clavier et l’autre chante. Là tu peux nous voir, toutes les 3 secondes le décor change, c’est une autre scène, un grand hall ou un petit club, on a des habits différents et je pense que c’est assez réussi. La deuxième partie c’est des videos qu’on a pu faire par le passé, des nouvelles videos aussi des titres de notre prochain CD, avec des photos et des choses comme ça. La troisième partie, c’est l’histoire du groupe. Il y a nous trois qui sommes assis en cercle et qui parlons de notre passé. Il y a des petits films, des photos. C’est vraiment fun. J’ai peur que les français ne puissent pas tout comprendre, mais s’il y en a qui regarde notre DVD j’aimerais bien savoir ce qu’ils en pensent. Il y a peut être 60% de nos titres qui sot avec des lyrics plus hard, et quand tu ne les comprends pas je ne sais pas très bien ce que tu peux ressentir. Mais quand on joue des concerts ou dans des festivals avec d’autres groupes américains ou anglais, ils disent que c’est vraiment des bons shows. Ils ne comprennent pas mais ils aiment notre énergie et le jeu de scène. Je suis vraiment curieux de savoir ce que les français en pensent quand ils ne comprennent pas les paroles mais nous écoutent cependant.

Metalchroniques : eh bien je ne peux parler que pour moi-même. Je comprends un peu d’allemand donc j’ai l’idée générale. Je suppose que l’on a que la moitié de ce que vous essayez de faire passer. Quand j’ai entendu Absolution pour la première fois, je trouvais que c’était un très beau titre, jusqu’à ce que des amis allemands à moi me disent : « Mais est ce que tu as vraiment écouté ce qu’ils disent ? » [il rit]. Non, je pense qu’on a que la partie soft ou hard music, mais que l’on passe complètement à côté du contraste.

Alf : on va avoir, sur notre nouveau CD qui est supposé sortir en septembre, un titre en français.

Metalchroniques : vraiment ?

Alf : oui. Je vais t’expliquer, en fait on ne parle pas vraiment français. Notre chanteur a un peu appris le français à l’école mais il ne s’en rappelle pas très bien. Quand on a composé ce titre, on a pensé « Les lyrics doivent être en français ». Je ne sais pas vraiment pourquoi on l’a ressenti comme ça mais bref, c’était une chanson hard avec des cris et du chant haut perché, et on s’est demandé comment on allait faire. On ne connaissait pas de français parmi nos amis, même si certains parlent un petit peu ça n’était pas assez pour écrire des lyrics qui soient vraiment bons. Et on ne voulait pas non plus de quelqu’un qui viennent et qui écrive une chanson pour nous parce que nous voulions avoir vraiment une bonne chanson. Donc on s’est demandé « Quelle association d’idées font les allemands quand on leur dit France ?». Et la réponse c’est 1) le vin, et 2) le fromage. Donc nous avons écrit une chanson qui s’appelle « Vins et fromages » [rires]. Les paroles sont donc composées uniquement de différents types de vins et de différents types de fromages. Du coup c’était très simple d’écrire la chanson [rires], on a juste acheté des livres en français sur ces deux sujets. Ça ne veut absolument rien dire mais ça sonne vraiment très bien [rires].

Metalchroniques : eh bien je suis impatiente d’entendre ça, vraiment.

Alf : on va la jouer ce soir.

Metalchroniques : eh bien je suppose que j’ai fait le tour de mes questions, est ce que tu as quelque chose à ajouter ?

Alf : non. [il réfléchit] non vraiment, je pense qu’on a fait le tour [rires]…

http://www.knorkator.de/home/index.php

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