Interview de Thom Griffin chanteur d'Ambition

Avant de parler d'Ambition, j'aimerai que nous parlions de toi. En fait ta notoriété a pris son origine lors de ton apparition sur le deuxième album de Trillion. Peux-tu nous dire quelques mots sur ce fameux groupe d'Aor/pomp rock ?

Bien sûr car sans Trillion, nous ne pourrions avoir cette conversation. À ce que j'ai pu savoir, après la réalisation du premier disque de Trillion, un certain nombre de problèmes personnels étaient apparus. Pour diverses raisons, les musiciens décidèrent de recruter un nouveau chanteur. J'étais assez chanceux pour avoir pu jouer dans plusieurs groupes avec Ron Anaman, le bassiste de Trillion. Il m'appela pour une audition. J'étais déjà un fan du groupe et avait déjà entendu la plupart de leurs morceaux. J'étais par ailleurs clairement à l'aise avec le fait que mon style de champ était très différent de celui de Fergie [Frederiksten – futur Leroux et Toto]. Apparemment le groupe apprécia ma prestation lors de l'audition et ils me demandèrent de rejoindre le groupe.

J'ai passé un très bon moment dans Trillion. Ce fut une expérience extrêmement enrichissante pour moi. Cela me prépara pour le « jingle business ». De plus je reste amis avec les anciens membres du groupe.

Je dois remercier Sony pour avoir réédité Clear Approach. Il fut très bien critiqué et accueilli.

Avec Trillion, tu as obtenu un réel succès, notamment grâce à d'excellents singles comme « Love Me Anytime ». Pour quoi le groupe splipta-t-il soudainement ?

Après la parution de Clear approach, le groupe a été viré par sa maison de disque. Les USA étaient plus intéressés par The Knack et The Clash que par le type de musique que nous faisions. Après la réalisation du disque, le claviériste, Pat Leonard, nous quitta. Il fut remplacé par CJ Vanston, qui était un individu très différent mais un monstre musical. Le label, Epic, fut désarçonné par tous ces changements au sein du groupe et perdit très vite tout intérêt pour lui. Nous contiuâmes à soutenir le disque mais fûmes rapidement en perte de vitesse.

Ton nom a disparu durant deux décennies jusqu'à ton apparition sur le projet Mecca. As-tu abandonné le chant durant ce temps ? T'es-tu retiré de la scène musicale ?

Non car j'ai passé mon temps à chanter. Durant les vingt-cinq dernières années, j'ai gagné ma vie comme chanteur de « jingles », pour des publicités à la radio ou à la télévision, pour des clients tels que Mac Donald's, Gatorade, Budweiser, Coors,7-up, Shasta, Kellogg's, United Airlines, Sear etc.

J'ai par ailleurs chanté sur de nombreux disques comme invité, notamment avec Peter Cetera (Chicago) pour One Clear Voice, avec Dennis De Young (Styx) sur son « Desert Moon » et bien d'autres.

Avec les années, beaucoup de mes amis musiciens ont quitté Chicago pour Los Angeles ou Nashville, pour poursuivre leur travaux artistiques. J'ai connu les deux villes mais j'ai choisi de rester à Chicago pour une toute une suite de raison. Je n'ai pas regretté mon choix !

Dans tous les cas, ta voix reste parfaite après toutes ces années. Comment as-tu fait pour conserver ta voix intacte ?

Devenir un chanteur de « jingles » a changé ma perspective par rapport à ma voix. J'ai appris comment prendre soin d'elle. J'ai eu des mentors dans le milieu comme Bob Bowker qui m'ont appris beaucoup sur ce délicat instrument qu'est la voix humaine. Ainsi j'ai essayé de conserver un style de vie sain à travers les années.

Comment a été créé le projet nommé Ambition ? L'idée venait de toi ou de quelqu'un d'autre ?

Je ne suis pas tout à fait certain de pouvoir dire à qui revient le mérite. Joe Vana (Mecca) et Serafino Perugino, le président de Frontiers Records, ont beaucoup eu de conversation sur Mecca. Finalement l'un d'eux a eu l'idée d'un projet pour le label.

Même si l'idée ne venait pas de toi, tu as quand même trouvé la volonté de chanter de nouveau comme chanteur lead de nouveau. Comment ce désir pu-t-il faire de nouveau surface ?

Comme je te l'ai dit plus tôt, je chante en professionnel depuis Trillion. L'opportunité de devenir le chanteur d'Ambition m'a été présenté et j'ai aussitôt accepté. Serafino m'a envoyé un CD remplis de chansons exceptionnelles parmi lesquelles piocher. Après nous être mis d'accord sur le matériel musical, Fabrizio Grossi, le producteur a fait un excellent travail avec les parties rythmiques. Serafino a supervisé le projet en entier pour être certain qu'il soit aussi bon qu'il devait l'être. Faire appel à Tommy Denander pour les parties guitares fut aussi important car c'est un monstre !

Pourquoi ne pas avoir utilisé ton propre nom pour ce projet et avoir plutôt choisi « Ambition » ? Peut-être parce que tu partageais les voix avec l'ancien chanteur de Toto Jean-Michel Byron ?

Dès le début, il était prévu que le nom soit « Ambition ». C'est une forme de projet comme Khymera, qui a maintenant un différent vocaliste par rapport à ses débuts. Mais j'espère que l'album marche assez bien pour que Frontiers fasse de nouveau appel à mes services. Nous verrons !

Quant à Jean-Michel Byron ex-Toto, ses parties vocales furent ajoutées une fois que j'eus fini les miennes. J'aurai aimé pouvoir chanter dans la même pièce que lui. Cela aurait été fun !

Peux-tu nous parler de l'implication de Joe Vana de Mecca ? Il semble qu'il ait participé aux backing vocals ?

Oui c'est ça. Après Mecca, Joe Vana et moi sommes devenus de bons amis. Joe est un grand fan de rock mélodique et de la musique des années 80 en général… Il est apparu sur « Waiting' in my dreams », la première chanson que j'ai enregistrée pour Ambition. J'aurai bien aimé faire encore appel à lui mais il est extrêmement occupé.

Parlons de musique. Cela peut te sembler étrange mais la musique d'Ambition me rappelle bien plus les albums de Toto comme Seventh One ou Fahrenheit que le son de Trillion. Cela sonne frais, aérien et lumineux, très West Coast à vrai dire. Tu es d'accord ?

Je suis d'accord mais je tiens à préciser un certain nombre de choses : Trillion était construit autour de Pat Leonard, un claviériste au talent impressionnant. Je pense que l'on peut trouver une touche West Coast sur la musique de Trillion mais elle tient à autre chose : elle est liée au producteur John Boylan, à l'ingénieur Paul Grupp et au Westlake Recording Studio.

À propos du son d'Ambition, tout est lié à la production de Fabrizio et au jeu de guitare de Tommy Denander. Et dans tous les cas je suis très flatté par toute comparaison avec la musique et les albums de Toto. Ce groupe reste une de mes principales influences ! 

La qualité de la production est irréprochable sur ce disque. Comment avez-vous procédé : en vous retrouvant tous dans un studio ou par envoi de fichier par internet ?

Ambition a été enregistré par mail. On m'a envoyé des fichiers Pro-Tools sur lesquels chanter et j'ai maillé mes parties de chant à Fabrizio qui a tout mixé et associé. J'imagine que Fabrizio envoya alors ces fichiers à Tommy qui finit son travail de guitare et renvoya le tout en retour. C'est bien différent de la manière dont nous procédions avec Trillion. La technologie, pour le meilleur ou le pire a tout changé. Cela a certainement ses avantages car le projet aurait été impossible sans son aide.

Cette question découle d'un de mes avis personnels sur le disque. Il me semble très compact et homogène à l'instar d'un vrai groupe. Il serait triste de ne pas vous voir sur scène. Y-a-t-il des projets dans ce cadre ?

Merci pour ce compliment à propos de l'unité sonore du disque. Pour répondre à question, il n'est à ce jour pas question de jouer sur scène ! J'attendrai de voir et d'entendre comment cet album sera reçu par la communauté des amateurs de rock mélodique. Je ne dirai pas non s'il y un intérêt qui se manifeste pour Ambition, ou en fait, tout projet dans lesquels je pourrais être impliqué.

Après ce come-back si réussi, quelles vont être tes activités ? Vas-tu disparaître de nouveau de la scène du rock mélodique ?

J'espère bien que ce projet va m'offrir quelques opportunités. J'adore chanter et je reste un fan de musique. J'attends avec impatience de pouvoir de nouveau travailler avec mes pairs.

Merci pour ton intérêt !