Morning – Hour Of Joy [Black Lotus/Innovative 2005]

Tracklist (xx:xx):
1. Intro 2. Hour Of Joy 3. Inside 4. This Unreachable Mess 5. The Unknown Is Searching The Unfound 6. Kill The Silence 7. Circle Of Power 8. When Shadows Dance In Light 9. Captured By The Colour Of Faith 10. Perception Of Feelings 11. You're Setting Fire 12. Stop Drawing 13. The Show Must Go On

Les Pays-Bas vont-ils devenir le pays de référence du « metal à chanteuses » tout comme la Suède l’est pour le death-metal ? Car avec des formations telles que The Gathering, Within Temptation, Epica ou After Forever, ce pays compte en ses rangs une forte concentration de groupes talentueux en la matière. Est-ce que les jeunes musiciens de Morning vont apporter une pierre supplémentaire à ce bel édifice ? Je dirais pas dans l’immédiat. Composé de six membres, Morning nous propose une metal plutôt original s’éloignant des sentiers battus du metal symphonique et des voix lyriques (comme Epica ou Nightwish) ou du metal classieux avec grunts à la Tristania. Non ici on a à faire à une groupe qui a été influencé par le plus illustre de ses aînés, et compatriote : The Gathering, période Mandylion. A cela la formation ajoute un sens inné du riff qui lui permet de plomber d’avantage leur musique par rapport à leur modèle. Et c’est surtout la voix qui nous fait penser à The Gathering, une Anneke avec une voix plus puissante qui aurait pris du poil de la bête chez Doro ou encore chez Pat Benatar. Ses phrasés longs sont millésimés de l’excellent cru de l’album de 1995. Les compositions se veulent progressives et le groupe parvient très bien à ses fins.
Malheureusement ce qui arrive fréquemment dans cet exercice, c’est un manque cruel de refrains marquants et mémorisables et ceci est un des défauts de ce disque. Le niveau technique des musiciens est bon (surtout les guitaristes) et on se laisse porté par la superbe voix de Saskia Van Heugten. Par contre la production n’est vraiment pas à la hauteur, les guitares sont vraiment pas assez puissantes et le tout manque de profondeur et de relief. De plus les sons de claviers sont très cheap et ses arrangements rarement pertinents. Musicalement, certains titres comme « The unnkown is searching the unfound » ou « The circle of power » (avec sa collection d’excellents riffs et ses très bonnes lignes de chant) ou encore le positif « When shadows dance in lights » sont de vraies réussites, bien menées du début à la fin avec une vraie patte personnelle. Mais à coté de ce là, on trouve d’autres morceaux  pas mémorables et parfois trop longs (comme « Stop drawing » qui est un véritable supplice tant par sa longueur que son inintérêt). Cet album se termine par une reprise de Queen, « The show must go on », choix risqué car il est bien difficile de chanter du Freddy Mercury. Et même si Saskia possède une voix puissante, le refrain ne décolle pas du tout.
Pour résumer, ce premier album est une bonne entrée en matière car il nous fait découvrir le potentiel d’une jeune formation mais est trop inégal pour parler d’une révélation. À surveiller pour la suite de sa carrière.

Vik

[5/10]